L’école de Trappes dans les Yvelines est située dans une zone d’éducation prioritaire. C’est le genre de quartier que l’on qualifie de « sensible ». L’équipe pédagogique a décidé de changer les règles du jeu pour le bien-être des élèves, la baisse de la violence et l’augmentation de l’assimilation des savoirs.

L’expression et la bienveillance comme matières principales

Les élèves s’appliquent à écrire leur dictée sur leur ardoise dans un calme olympien : c’est la première séquence d’un reportage dans le cadre du 20h de France 3. Il est autorisé et même encouragé d’aider son voisin – ainsi, les élèves partagent leurs points forts et se soutiennent lorsqu’ils font face à des défis.

Sur l’un des murs de la classe d’une trentaine d’élèves : un espace d’expression où ces derniers peuvent coller leur nom à côté du sentiment qu’ils ressentent à un instant T. Il est autorisé de s’y rendre à n’importe quel moment de la journée : joyeux, content, fier, tranquille, motivé, sérieux, fatigué, énervé, blessé, gêné, inquiet… L’expression de ces sentiments permettent une plus grand compréhension et adaptation entre la professeure et ses élèves. Particulièrement durant l’enfance, la capacité à mettre des mots sur ce que l’on ressent et à partager cet état avec les autres est capital pour assumer ses actions et comprendre celles des autres.

Inversion des rôles

Parfois, la professeure s’assoit sur l’une des chaises au milieu de la classe pendant qu’un groupe d’élèves corrigent ensemble un exercice. La concentration, l’implication et la solidarité entre les enfants est renforcée et les savoirs se transmettent plus vite et mieux. En effet, l’empathie et l’expression sont au cœur de cette nouvelle pédagogie ; par exemple, lorsque dans la cour, une dispute éclate, les enfants sont amenés à communiquer les raisons de la dispute, à échanger leurs ressentis, leurs frustrations : à remplacer les mots par les coups. Finalement, la communication est-elle capable de résoudre les maux subis à l’école ?

L’intimité est également respectée au sein de la classe, les élèves peuvent s’asseoir sur « La Chaise des émotions » afin d’écrire quotidiennement dans leur journal personnel ce qu’ils ressentent et tenter d’expliquer pourquoi.

Des résultats encourageants

Trois années après la mise en place de cette nouvelle pédagogie, les progrès sont fulgurants, les leçons sont mieux assimilées, la violence et les incivilités ont chuté et surtout, les élèves semblent heureux : le stress de se rendre à l’école semble avoir disparu. Les professeurs à travers toute la France tentent chaque année de nouvelles choses, de nouvelles techniques d’enseignements qu’ils modèlent autour de leur réalité scolaire et de son contexte. Grâce à de nombreuses initiatives comme celles-ci, ceux qui sont au cœur de l’école sont en train de la réinventer.

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