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Cette ancienne cimenterie transformée en un haut lieu de la végétation

Étant petit, nous avons tous déjà songé à la « maison de nos rêves ». À 8 ans, chacun dessinait la fameuse bâtisse : toiture à deux pans, fenêtres à double battants disposées autour d’une porte d’entrée bien centrée. L’archétype de la maison du bonheur, parachevée par une famille de « bonhommes bâtons » qui représentait une allégorie maladroite, mais […]

Étant petit, nous avons tous déjà songé à la « maison de nos rêves ». À 8 ans, chacun dessinait la fameuse bâtisse : toiture à deux pans, fenêtres à double battants disposées autour d’une porte d’entrée bien centrée. L’archétype de la maison du bonheur, parachevée par une famille de « bonhommes bâtons » qui représentait une allégorie maladroite, mais attendrissante, de nous-mêmes. Un beau jour et des années plus tard, il est temps de s’atteler à la réalisation de « ladite maison ». Il existe autant de façons d’habiter que de personnalités. Et à l’évidence, certains ont décidé de faire triompher l’originalité.

Depuis quelques années, une nouvelle tendance immobilière se forge et se renforce. À la croisée de l’habitat insolite et du chantier de rénovation, le principe de la cession immobilière est appliqué aux bâtiments désaffectés. Chapelles inutilisées, phares désertés, bâtiments industriels abandonnés représentent autant d’opportunités qui séduisent les futurs propriétaires. De nouvelles typologies d’espaces sont à conquérir et à reconvertir. Repenser les usages est l’étape la plus difficile du processus car elle implique une déconstruction mentale et beaucoup d’imagination avant la redéfinition du projet. « Ce ne sont pas des biens faciles à vendre, ils ne sont pas aisément habitables » concède Patrice Besse, fondateur d’une agence spécialisée dans la vente d’édifices de caractère. Les candidats qui sautent le pas doivent rivaliser d’ingéniosité et de sens pratique pour sublimer ces bâtiments atypiques et chargés d’histoire. Allergiques aux travaux s’abstenir !

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Ricardo Bofill, illustre architecte catalan, n’a pas manqué d’audace et de patience pour voir se concrétiser « l’utopie habitable » dont il a toujours rêvé. Un chantier interminable de quarante années a fini par mettre au monde une perle rare de l’architecture. Une vieille cimenterie abandonnée s’est métamorphosée en somptueuse maison des temps modernes.

Construite en périphérie de Barcelone pendant la Première Guerre mondiale, cette cimenterie a connu l’âge d’or de l’industrie catalane avant de fermer boutique et de sombrer dans l’oubli. En 1973, Ricardo Bofill découvre le site en ruine, et décèle aussitôt le potentiel caché du vieux bâtiment. Un véritable coup de cœur va donner l’impulsion à un projet « hors norme », quasi surréaliste. Ricardo se lance, corps et âme, dans la reconversion de cette masse de béton. Aujourd’hui, la demeure jouit d’une seconde vie, caractérisée par son indéfinissable charme séculaire.

Le postulat de départ était de redonner vie à la cimenterie, sans faire table rase de son identité passée. Ricardo a donc conservé les vestiges industriels et les mensurations grandioses de la structure. Globalement, l’aménager se veut moderne et minimaliste. Il a fallu inviter la lumière dans les intérieurs, et laisser la nature habiller les extérieurs. Une esthétique pittoresque s’est emparée des lieux, la poésie de la nature souligne le génie architectural. De grandes fenêtres s’allongent et finissent en arcades, donnant l’allure d’une élégante cathédrale romane. Les façades sont recouvertes de véritables cascades de lierre, qui n’en finissent plus de dégringoler depuis le quatrième étage. Sur les terrasses, les arbres plantent le décor. Et très haut perchée, la pelouse a investi les plateaux miradors. « Le tout donne l’aspect d’une ruine mystérieusement romantique. C’est ce qui le rend si unique et impossible à reproduire » confie le maitre des lieux.

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Cette maison est une apothéose, un projet exemplaire. Qui plus est, elle est devenue la résidence principale de l’architecte. Tous les chefs-d’œuvre portent un nom et la maison s’est vue attribuée celui de « Fabrica ». Ricardo a toujours été fasciné par le matériau « béton », réputé froid et impersonnel. Il s’est longtemps frotté à la rudesse de cette matière sans noblesse. Il a longtemps tenté de la sublimer à travers ses projets, parfois ce fut un échec, aujourd’hui c’est une réussite. La « Fabrica » n’est pas seulement l’aboutissement d’un chantier de rénovation, c’est un modèle de régénération architecturale.

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Melanie Zak

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