Le sénateur Hugh Segal a soumis à la première ministre ontarienne Kathleen Wynn, sa volonté de créer un revenu universel. Ce dernier a été cautionné par un investissement de 35 millions d’euros et se révèlera de prime abord être un projet expérimental à la ville d’Ontario.
Les cobayes sont 4 000 personnes de municipalités tirées au sort ; Hamilton, Lindsay et Thunder Bay. Ils vont alors recevoir 11 419 euros s’ils sont seuls, 15 000 euros s’ils sont en couple et 4 000 euros supplémentaires s’ils sont handicapés, chaque année pendant 3 ans. Il s’agit essentiellement de travailleurs pauvres, de chômeurs et de SDF.
Dans ces déserts périphériques, 13% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
En effet, ces villes sont devenues des déserts périphériques avec de réelles menaces économiques pesant sur la cohésion sociale. Les multiples initiatives qui visaient à favoriser les solutions locales se sont heurtées, jusque là, à la volonté de réduire la dépense publique par la rationalisation des coûts. À Ontario, on compte de plus en plus de personnes sous le seuil de pauvreté, soit environ 13% de la population.
Ces allocataires veulent agir pour leur communauté et instaurer un principe de collectivité
Ce projet permettrait alors de remplacer les programmes sociaux existants, notamment ceux versés aux personnes qui ne travaillent pas, soit environ 4 066 individus selon stat’Canada. Bon nombre de personnes s’inquiètent déjà de l’oisiveté que le revenu universel pourrait apporter, mais si on se base sur une étude menée en Alaska, État qui a adopté le projet en 1982, on remarque que seulement 5 % des allocataires ont renoncé définitivement à leur travail et que les personnes qui reçoivent ce salaire veulent agir pour leur communauté et instaurer un principe de collectivité.
À l’Ouest d’Ontario, au Manitoba dans la municipalité de Dauphin, le gouvernement a mis en place, entre 1974 et 1978, des crédits d’impôt pour environ 2 700 habitants, les plus démunis. Les hospitalisations dues aux problèmes psychologiques tels que la dépression, le post-suicide … se sont mises à diminuer. Les jeunes ont pu entreprendre des études car ils ne ressentaient plus l’obligation de subvenir aux besoins de leurs parents. Cette décision avait permis, à l’époque d’impulser un nouveau souffle à la ville.
« Il faut instaurer un revenu universel, c’est l’inverse de l’assistanat » clame Fréderic Lefebvre, député français
En France et paradoxalement, la gauche sociale et les tenants du libéralisme y voient la perspective d’un désengagement de l’État, l’ensemble des aides sociales connues s’effacerait alors. Pourtant, lors de la campagne présidentielle, le projet lancé par Benoît Hamon et soutenu par l’écrivain Guy Sorman a fait polémique et a su témoigner d’une France non-accommodée avec l’accueil de ce système. Contrairement à l’écrivain, l’économiste Paul Jorion pense que ce revenu pourrait peser sur les salaires.Les avis sont divers, certains évoquent même le fait que le revenu universel répondrait à l’évolution du travail par la robotisation et l’ubérisation, soit respectivement la perte d’emploi et la fin du salariat.

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