Dans quelques jours ont lieu les élections municipales. Les électeurs s’apprêtent à décider quelle mouvance politique façonnera leur ville pour les six prochaines années. Si certaines personnes peuvent légitimement douter de l’importance de ce vote, tant le pouvoir des communes se réduit de jour en jour, un livre récent, Villes contre multinationales, nous rappelle que les municipalités sont également des lieux privilégiés de révolte et d’expérimentation de nouvelles formes de partage et de gouvernance. Comment les maires et les citoyens s’organisent-ils pour contrecarrer l’emprise sans cesse renforcée des grandes entreprises sur nos territoires, nos ressources et nos modes de vie ? Des fonds de spéculation immobilière aux plates-formes de VTC et d’hébergement, des antennes 5G aux voitures, en passant par la gestion de l’eau et des déchets, les monstres du capitalisme n’ont qu’à bien se tenir : les municipalités veillent au grain. Voici quatre exemples des combats que mènent les villes contre les multinationales.
Bien que le pouvoir réel des villes et leurs marges de manœuvre soient limités à tous les échelons, comme on le sait, par le juge, l’État, l’Europe ou les lois obscures du marché, les politiques menées par les maires et les citoyens sont pourtant les plus susceptibles de bouleverser l’ordre actuel en construisant la transition écologique, sociale et démocratique dont nous avons cruellement besoin.
Villes contre multinationales : voilà le titre prometteur d’un petit livre inédit en son genre. Éditée fin février par l’Observatoire des multinationales et ENCO, un réseau européen de surveillance des entreprises, cette publication a l’ambition de « dresser un panorama, à l’échelle de l’Europe, des luttes et des initiatives menées contre les multinationales, dans des secteurs très divers, par des municipalités progressistes, des groupes de la société civile et des mouvements sociaux urbains. »
« Paris, Grenoble et le mouvement de remunicipalisation de l’eau en France »
À la suite d’une privatisation catastrophique (hausse des prix, vétusté du réseau, dividendes scandaleux), la mairie de Paris a décidé de reprendre la main sur la gestion de l’eau, soufflant par là même les contrats juteux des deux principaux opérateurs, Veolia et Suez, désormais déchus de leurs droits. C’est ainsi qu’en 2009, Eau de Paris est né ; et huit ans plus tard, en 2017, l’organisme reçoit le prix du service public des Nations unies, l’un des plus prestigieux en la matière.
Pour en arriver à un résultat aussi brillant, il a cependant fallu mettre en œuvre un projet ambitieux : transparence, gouvernance démocratique (avec l’Observatoire parisien de l’eau), baisse drastique des prix, économie des ressources, protection des zones de captage (en Normandie et en Île-de-France, sur des terres agricoles notamment), augmentation des fontaines publiques pour les sans-abris et les migrants…
Cette année, après un recours de plusieurs années, la mairie de Paris a même reçu une autorisation européenne inédite : financer l’agriculture biologique sur toutes ses aires de captage, afin d’améliorer à la source la qualité de l’eau. Tous ces volets sociaux et environnementaux répondent en fait à une seule et même volonté, à savoir restaurer et promouvoir un service public vertueux, au bénéfice des citoyens et non plus des multinationales. À présent, personne ne songerait à revenir en arrière.
La mairie de Paris aurait-elle connu une telle réussite, si la ville de Grenoble, pionnière dans la remunicipalisation de l’eau, ne lui avait pas apporté son aide ? Presque dix ans avant Paris, en 2000, après plusieurs scandales de corruption et une augmentation indécente des prix, Grenoble choisit contre vents et marées de mettre fin à tous les contrats de privatisation de l’eau, devenant en quelques années un modèle de gestion performante et honnête.
Par la suite, comme le note Olivier Petitjean, l’auteur de l’article, « des acteurs grenoblois ont aidé Paris à mener à bien sa propre remunicipalisation. À leur tour, les experts et les dirigeants d’Eau de Paris ont aidé d’autres élus, des groupes de citoyens et des syndicats à s’opposer à des projets de privatisation dans leurs villes ou à entreprendre leur propre remunicipalisation. »
Un cercle vertueux se met en place, dans lequel les différents acteurs se procurent entraide et expertise, conseils et innovations, au point que la décennie 2005-2015 semble mettre brutalement fin à la vague de privatisations qui connaît son apogée dans les années 1990. Montpellier, Nice, Rennes, des dizaines de villes passent de la gestion privée à la gestion publique, tandis qu’on ne trouve pas un exemple du mouvement inverse.
Portées par des élus volontaires, des syndicats et des acteurs de la société civile, plébiscitées largement par la population, ces remunicipalisations de l’eau ont parallèlement forcé les trois principales entreprises du secteur, Veolia, Suez et la Saur, à revoir de fond en comble leurs pratiques de gestion, leurs prix et leur transparence. Aujourd’hui, la bataille des idées est gagnée, mais le combat que livrent les multinationales pour récupérer cette ressource aussi vitale que lucrative est loin d’être terminé.
« Comment Airbnb utilise Bruxelles pour brider les villes d’en haut »
Airbnb, ce mastodonte numérique, pèse trois milliards de dollars de chiffres d’affaires à coups de commissions anodines, et cristallise surtout tous les abus du tourisme de masse. À la conquête des plus grandes villes comme des plus petites, la politique « cavalière » d’Airbnb a su s’implanter dans les habitudes et les territoires du monde entier, bouleversant radicalement le tourisme et la démographie des villes.
La stratégie de la multinationale ? Une dérégulation complète du marché, un vide législatif lui laissant libre voie à la colonisation progressive des logements.
Cependant, depuis une bonne dizaine d’années, les citadins comme les édiles s’aperçoivent que la plate-forme emblématique de la smart city de demain ne leur a apporté que des désagréments. Et la liste de ces doléances est longue :
pénurie de locations à cause du détournement croissant des biens locatifs au profit de meublés touristiques ; inflation immobilière, du fait de la spéculation massive de promoteurs voulant réserver des immeubles entiers au tourisme ; apparition de quartiers fantômes, transformés en simples dortoirs ; gentrification accélérée, produite par l’invasion des quartiers populaires et la relégation des populations précaires aux périphéries des villes ; désertification des centres-villes, évincement de la population locale et perte d’identité des quartiers ; fermeture des commerces de proximité, à commencer par les hôtels, asphyxiés par une concurrence déloyale ; perte d’une manne financière prodigieuse pour les municipalités, auxquelles échappent les taxes touristiques, directement captées par la plate-forme…
Rien qu’à Paris, il y aurait sur Airbnb pas moins de 60 000 offres de logement, dans un roulement permanent qui laisse penser que bien plus d’habitations sont consacrées en temps complet ou partiel à l’hébergement touristique.
Pour toutes ces raisons à la fois, le tissu urbain s’émaille, les quartiers des grandes villes comme Paris, Bordeaux, Toulouse ou Lille se vident et sont remplacés par des espaces uniformes et muséifiés, au sein desquels les prix et les conditions de vie flirtent avec l’indécence. Mais les maires sont désormais de plus en plus nombreux à s’emparer du sujet, bien décidés à en découdre avec le géant du numérique.
Ainsi, depuis 2014, Ada Colau, la maire de Barcelone, mène une guerre de position contre la plate-forme et plus largement contre la massification du tourisme. Une étude dans la capitale de la Catalogne a même prouvé que les prix des loyers étaient influencés par l’usage du site internet.
Refusant désormais d’accorder des licences pour appartements touristiques, Barcelone a mis sur pied une équipe de surveillance chargée de traquer les fraudeurs. En avril 2019, Madrid a également décidé de fermer à brève échéance une dizaine de milliers de logements touristiques, qui sont loués plus de 90 jours par an à des étrangers.
À Los Angeles, les habitants n’ont désormais le droit que de louer leur résidence principale, au maximum 120 jours à l’année : finis les spéculations et les regroupements d’immeubles. Dans la même veine, Amsterdam a fait passer les durées légales de location de 60 à 30 jours par an, de telle sorte que la solution hôtelière est devenue depuis un an et demi la moins chère de toutes. Récemment, à Cannes, la municipalité a bloqué la transformation de quatre immeubles de l’hyper-centre en hébergements touristiques, mettant fin à une vague de spéculation ruinant la vie de la commune.
À Paris, où 4 % des logements intra-muros figureraient sur Airbnb et où des locataires étranglés se retrouvent en concurrence avec des touristes disposés aux largesses, la municipalité s’est déjà plusieurs fois cassé les dents sur la plate-forme. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Par le passé, il y a du moins plus de cinq ans, la mairie avait demandé à Airbnb de lui fournir une liste transparente des bailleurs permanents et occasionnels, dans l’espoir de fixer une limite de nuitées, ainsi qu’un permis de location obligatoire.
Mais en 2015, l’entreprise américaine est partie se plaindre auprès des institutions européennes, qui ont répondu que la ville de Paris et plus largement les États voulant réguler la plate-forme contrevenaient aux directives Services et e-Commerce. En décembre 2019, rebelote : la Cour européenne de justice nie toute base légale aux encadrements de la plate-forme par les villes.
En guerre contre les communes, Airbnb est bien décidé à l’emporter, à travers un lobbying intense auprès de l’Union européenne, comme le montre un rapport de 2018 intitulé « UnFairbnb ».
Tant que la plate-forme refusera de partager ses données avec les villes, celles-ci resteront incapables d’agir contre la fraude et la spéculation, faute de preuves juridiques. Pendant ce temps, 12 000 personnes quittent Paris chaque année et 17 % du parc locatif demeure inoccupé, ce chiffre montant à 26 % dans les quartiers les plus riches.
Mercredi 4 mars, vingt-deux villes européennes ont appelé la Commission et le Parlement européens à adopter une « meilleure législation » sur les plates-formes de location de meublés touristiques. En effet, la directive e-Commerce, sur laquelle repose toute la stratégie des entreprises numériques, date du début des années 2000, c’est-à-dire bien avant que les plates-formes en question ne voient le jour.
Il y a donc urgence absolue, d’autant qu’Airbnb n’est pas la seule multinationale à s’emparer des territoires et des logements citadins. La concurrence est large. Rappelons que le droit au logement a une valeur constitutionnelle en France depuis 1946.
Airbnb, de même que les autres plates-formes de tourisme en ligne d’envergure internationale, pulvérise à petit feu ce droit historique, de sorte que le parc de logements des grandes villes, comme le dit si bien le journal Le Monde, est en train de se faire « cannibaliser » à petit feu. Mais les grands perdants seront toujours les mêmes : tous ceux qui n’ont pas eu le cœur ou les moyens de se jeter sur un nouveau genre de biens marchands.
« Stop 5G : Ces habitants, docteurs et juges qui vont à contre-courant de l’amour des Italiens pour les smartphones »
En cette période d’élections municipales, l’opposition citoyenne à la nouvelle technologie ultra-énergivore et peut-être dangereuse figure bien souvent en tête des revendications.
À l’égal des compteurs Linky, les antennes 5G qui n’ont de révolutionnaires que le nom sont un exemple cuisant de la manière dont l’Union européenne, les gouvernements et les géants de la télécommunication peuvent imposer un projet pharaonique depuis le sommet, sans tenir compte le moins du monde de la volonté populaire et des pouvoirs locaux.
Aujourd’hui, malgré plusieurs vagues de contestation, des doutes sur certains opérateurs, un coût environnemental exorbitant et une menace sanitaire incertaine, la position de l’État est des plus claires : la 5G sera installée progressivement sur tout le territoire, les villes, les villages, les routes puis les campagnes, que vous le vouliez ou non.
Parmi les arguments des chantres de la 5G, on trouve pêle-mêle : le développement des villes intelligentes ou « smart city », des capacités de téléchargement dix à vingt fois plus élevées, davantage de connexions simultanées et moins de latence, des innovations en chaîne, comme les voitures autonomes, la chirurgie à distance, la reconnaissance faciale, les lampadaires connectés, etc.
Mais à l’heure de la crise écologique et de la réduction du carbone et de la consommation des métaux lourds, le déploiement de ces infrastructures aura un coût monstrueux, car il nécessitera une extraction sans précédent de minerais, provoquera une multiplication par deux ou trois de nos besoins d’énergie, pourra mettre en danger la sécurité du pays et en l’absence d’études préalables, entraînera peut-être des dégâts environnementaux et biologiques catastrophiques.
Bref, à part pour nous surveiller mieux, nous vendre davantage d’objets et nous faire travailler à une cadence plus importante, cette technologie pseudo-révolutionnaire a des allures de grand projet inutile.
Si on se donnait la peine de leur demander, on s’apercevrait certainement qu’une majorité de citoyens (ou plutôt de « consommateurs ») n’ont que faire de cette innovation aux risques inconnus. Cependant, les enjeux financiers sont colossaux et les multinationales des télécommunications, qui ont depuis bien longtemps convaincu les gouvernements de très nombreux pays, sont bien décidées à ne jamais lâcher le morceau.
Pour information, en France, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free sont les principales multinationales qui rafleront les appels d’offres publiques et se chargeront de la couverture du territoire national. Face à de tels géants équipés et organisés, la résistance locale des maires et des habitants a-t-elle la moindre chance d’aboutir ?
Dans tout le pays, on voit fleurir une opposition citoyenne de plus en plus structurée, qui conduit parfois les maires à prendre conscience du problème et à utiliser les pouvoirs dont ils disposent pour freiner la 5G.
À Gargenville par exemple, dans les Yvelines, à la suite d’une mobilisation des riverains, le conseil municipal a fini par interdire la construction d’une antenne massive (36 mètres de hauteur) sur un terrain communal. Toutefois, l’opérateur pourra s’en sortir en acquérant un terrain privé et dans ce cas de figure, élus et citoyens se trouveront démunis.
Autre exemple : à Pont-l’Abbé, dans le Finistère, un collectif de citoyens opposés à cette technologie a interpellé récemment l’équipe municipale pour lui faire entendre ses revendications. À Bordeaux, les élus écologistes sont vent debout au conseil municipal contre l’expérimentation de la 5G dans leur commune, de même que dans dix autres villes ; de fait, les verts refusent que les Bordelais servent de cobayes à cette technologie aussi puissante que méconnue.
À l’échelle nationale, un recours vient d’être déposer au Conseil d’État par des ONG, des collectifs, des députés et des syndicats pour annuler ou geler les appels d’offres.
Mais pour en revenir à l’échelon local, le livre Villes contre multinationales donne l’exemple du village de Pagliare di Sassa, dans la banlieue de L’Aquila (72 000 habitants), au centre de l’Italie.
Dans cette commune fortement touchée par les tremblements de terre, une antenne de 35 mètres de haut a été installée en août 2018. Depuis lors, les habitants ne cessent d’en ressentir les effets : maux de tête, pertes de mémoire, troubles de la vue, appareils ménagers dysfonctionnels…
Les habitants de cette zone d’expérimentation se sont tout bonnement transformés en « rats de laboratoire ». L’Aquila fait partie des cinq villes désignées par le gouvernement pour expérimenter la 5G, avec Bari, Milan, Prato et Matera. En 2019, sept antennes y ont été installées et les géants des télécoms prévoient d’en mettre sur pied une tous les cent mètres, de tailles différentes, afin de mailler le réseau.
La 5G nécessite en effet davantage de métaux et un maillage plus resserré que la technologie précédente. En Italie, les opérateurs ont dépensé 6,5 milliards d’euros pour emporter les fréquences lors de leur mise aux enchères : les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Mais dans toute l’Italie, les communes organisent la résistance. Maria Maggiore, l’auteure de l’article, note que ce sont surtout les petites localités qui se rebellent, celles qui comptent entre 10 000 et 50 000 habitants.
À Marsaglia, dans le Piémont (région de Turin), le conseil municipal a voté contre toute expérimentation, mettant fin aux tentatives d’implantation d’antennes. La maire s’oppose vigoureusement au projet ; et pour cause, la mairie n’avait pas même été prévenue.
Désormais, plein de petites villes jusqu’à la botte italienne ont pris part à la révolte : San Gregorio Matese et Scanzano Jonico en Campanie, Cogne près d’Aoste, Cervia près de Ravenne, Caorle en Vénétie ou encore en Sardaigne, en Émilie-Romagne, en Calabre… Toutes refusent que leurs communes soient des lieux d’expérimentation et font valoir leur responsabilité sanitaire en cas de crise.
Un appel de 60 administrations locales est même parvenu au Parlement italien en juin 2019, avec une forte appartenance du Mouvement 5 étoiles, qui est au gouvernement.
« Tout ceci reste pour l’instant une goutte d’eau dans l’océan de consommateurs italiens très accros à leurs smartphones », précise l’auteure.
Mais les faits sont là : ce sont les citoyens et les maires des petites communes qui, les premiers, ont choisi de se révolter. Très vite, ils ont été relayés par des magistrats, qui ont « lancé la bataille judiciaire pour faire reconnaître la dangerosité des ondes électromagnétiques au plus haut niveau ».
Certains estiment d’ailleurs que l’expérimentation d’un tel projet sur des êtres humains constitue un « crime contre l’humanité » ;
si cette expression peut choquer, soulignons que les multinationales n’en seraient pas à leur premier crime dans l’histoire. L’Italie est l’un des premiers pays du monde dans lequel la jurisprudence a déjà plusieurs fois reconnu un lien de causalité entre tumeurs du cerveau et utilisation prolongée des téléphones. Cette révolte des mairies est-elle une faille dans l’empire des multinationales de la télécommunication ? L’avenir nous le dira. L’exemple de l’Italie prouve du moins que les maires de bonne volonté et les citoyens peuvent parvenir à enrayer un système qui semble la plupart du temps invincible.
Ces quatre situations, dans lesquelles des villes ont résisté contre toute attente aux multinationales, prouvent l’importance cruciale des maires dans l’écoute des citoyens et la gestion locale des grands problèmes. Bien que les décisions soient prises d’en haut, c’est en définitive dans les territoires que tout se passe, c’est dans les villes, les villages et les communes que les conséquences de ces décisions sont à l’œuvre. Une résistance locale est donc possible, ou plutôt nécessaire.
Dans un article du journal en ligne Reporterre, vous pouvez retrouver la version numérisée du livre Villes contre multinationales, ainsi qu’un résumé de son contenu.
Sur Basta ! figure également le plan du livre.
Enfin, vous pouvez retrouver les articles, publiés au compte-gouttes sur la plate-forme de l’Observatoire des multinationales :
Géants du numérique, privatiseurs et marchands d’armes : pourquoi la révolte couve contre la smart city, par Olivier Petitjean.
« Qu’est-ce que Dubrovnik aujourd’hui ? » Golf, accords de libre-échange et le combat pour l’âme d’une ville, par Igor Lasić.
Quand citoyens et villes allemandes se soulèvent face à l’industrie automobile, par Déborah Berlioz.
#RavalVsBlackstone : comment un collectif d’habitants de Barcelone a fait reculer un géant de Wall Street, par Max Carbonell.