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« Celui qui contrôle les médias, contrôle les esprits » Jim Morrison

Les médias sont les premiers outils démocratiques d’un État. Gardiens de notre liberté d’expression, les médias représentent des idées, nous mettent en garde contre certaines lois et nous exposent les faits du monde. Les journalistes sont les premiers remparts contre tout contrôle imposé par l’État, leurs misions est de nous montrer l’envers du décors. Nous […]

Les médias sont les premiers outils démocratiques d’un État. Gardiens de notre liberté d’expression, les médias représentent des idées, nous mettent en garde contre certaines lois et nous exposent les faits du monde. Les journalistes sont les premiers remparts contre tout contrôle imposé par l’État, leurs misions est de nous montrer l’envers du décors. Nous informer est un droit, voire même un devoir de liberté. Les journalistes se disent « contre-pouvoir », mais la plupart des médias français sont quasiment tous soumis à un ligne éditoriale et sont malheureusement sous la coupe d’intérêts financiers et politiques.

De 1944 à 1970, les médias français étaient sous la tutelle de l’État grâce à l’ORTF. À cette époque, le ministre de la communication et le premier ministre pouvaient choisir et contrôler tout ce qui se passait à la télévision et à la radio. En ces temps, le gouvernement français contrôlait de bout en bout les médias français et contrôlait l’opinion générale.Les membres des gouvernements contrôlaient les moindres gestes et propos des journalistes. Lorsque la télévision a fait son apparition, nos politiques ont très vite compris que cet outil d’information pouvait devenir tout simplement un outil de propagande. Que rêver de mieux lorsque l’on a, à porter de main, le pouvoir de venir s’installer dans le domicile de tous les français ? Les hommes politiques avaient bien compris que ce nouveau média était révolutionnaire car il pouvait contrôler leur image et montrer aux français une face cachée de la réalité. Tout cela en entrant au sein-même du domicile de toute une population.

Après l’arrêt de l’ORTF et donc du contrôle de l’état, de nouveaux « chiens de garde » ont fait leur apparition.

Qui contrôle quoi ?

L’information, grand principe démocratique de nos sociétés contemporaines, est depuis toujours un outil très convoité par le monde politique mais aussi par de richissimes investisseurs.

Un petit groupe de familles très puissantes contrôle et détient environ 35 % de la capitalisation de la Bourse de Paris. Elles sont au nombre de 15. Les grands noms qui ressortent le plus sont Bouygues, Dassault, Arnault, Pinault et Bolloré. En 2000, au moment où Internet croît à une vitesse fulgurante, la capitalisation boursière de TF1 (groupe Bouygues), M6 (groupe Bertelsmann) Canal plus (groupe Vivendi) dépassait celle de l’ensemble du secteur automobile français. Le journal américain Fortune a récemment révélé que dans les 10 premiers français les plus riches de la planète, plus de la moitié ont investi dans le secteur de la communication médiatique. Des liens étroits continuent entre médias et pouvoir financier. Sur TF1, les seules personnes qui comptent sont les gros clients de l’actionnaire principal et ceux qui pourraient leur attribuer de nouveaux contrats. Par exemple, lorsque Bouygues construit la mosquée de Casablanca et l’aéroport d’Agadir, le roi du Maroc fait son apparition au journal télévisé de TF1. Lorsque Bouygues aimerait s’occuper de plates-formes offshore en Angola, Jonas Savimbi fait irruption sur le journal de la « Une ». Quand Bouygues aimerait obtenir un contrat de forage de gaz en Côte-d’Ivoire (où son groupe contrôle déjà la distribution de l’eau et de l’électricité), le président ivoirien surgit au journal de 20 heures. Des exemples comme ceux-là, nous pourrions en citer pour bon nombre de journaux télévisés. Comme le pont de l’île de Ré, des bâtiments prestigieux à Honk-Kong, le pont de Normandie, le grand stade de Saint-Denis, le pont de Tanger, … Tous ces derniers projets menés par Bouygues permettront de « désenclaver le Rif de quarante années de sous développement et de contrebande », nous apprend un reportage du 10 août 2005.

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Marcel Trillat, alors président de la Société des journalistes de France 2, explique grâce à une enquête d’audience que la direction de l’information savait ce qui avait marché et ce qu’il fallait éviter. Mais au jeu du spectacle le résultat est connu d’avance. « Notre public devra se contenter, le plus souvent, de pensées prêt-à-porter, d’« images dramatiques », de langues de bois, des têtes d’affiche de la politique et de l’économie. De vedettes du show-biz ou du cinéma venues assurer la promotion de leur dernier chef-d’oeuvre en direct à 20 heures… sans parler du record du plus gros chou-fleur de Carpentas ou des vaches envoûtées dans un étable des Hauts-Pyrénées. Au nom de la concurrence, chacun court pour copier l’autre. » Comme nous pouvons le constater, tout est dit. L’audimat est niché dans la tête des responsables de rédaction, soucieux de satisfaire les actionnaires et les annonceurs. Les journalistes ont oublié que leur mission consiste à rendre intéressant ce qui est important et pas important ce qui est intéressant.

Une information bon marché voire low-cost

L’un des points les plus importants auxquels les journalistes sont confrontés est l’utilisation à outrance de « biais cognitifs » ou des « heuristiques de représentativités ». Un biais cognitif est un raccourci qui provoque des erreurs de perception ou de décision, sans que l’on s’en aperçoive.

En voici une définition : « Un biais cognitif est une erreur dans la prise de décision et/ou le comportement adopté face à une situation donnée résultant d’une faille ou d’une faiblesse. Un biais cognitif est un schéma de pensée influencé par une cause inconsciente, cause de déviation du jugement conscient. »

Nous croyons que certains jugements sont fondés et rationnels, alors que ceux-ci n’ont en réalité pas de fondement fiable. Aujourd’hui, nous sommes sans cesse confrontés à des biais cognitifs, que l’on peut considérer comme des « illusions d’optiques »mentales. Par exemple, si une ville est victime d’un attentat, alors le pays entier se sentira menacé d’un nouvel acte similaire, alors que la menace était tout aussi présente la veille de cet attentat; seulement, les médias n’en parlaient pas, la menace n’existait pas. On appelle cela la « loi des petits » nombres. Cela nous fait croire qu’un évènement récent est un événement fréquent, alors que ce n’est pas parce qu’un événement vient d’avoir lieu qu’il a plus de probabilités de se reproduire. Si les médias relaient l’information d’un crash d’avion, alors la population extrapolera le danger du transport aérien. Dans un contexte où les intérêts financiers et politiques priment sur le droit à l’information, un nouveau modèle de société de média est possible. Un modèle de société de média qui permettrait de renverser la balance. Renverser la balance en permettant aux plus petits actionnaires de se regrouper en une forme d’association pour contrer les plus gros actionnaires et leur permettre d’avoir un droit de regard sur la ligne éditoriale du journal ou du magazine. Car l’objectif est bien de mettre en place un autre système pour que les médias ne soient plus sous la coupe d’investisseurs riches en mal de reconnaissance.

L’objectif premier de cette nouvelle forme de média, c’est davantage de démocratie en favorisant fiscalement — et démocratiquement — la constitution de sociétés de lecteurs : la réappropriation de l’information par ceux qui la font, mais aussi par ceux qui la consomment.

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