Causette, magazine féminin indépendant, est menacé suite à des problèmes internes et économiques. Le 9 janvier, le tribunal de commerce a statué pour la poursuite d’activité du magazine jusqu’au 28 février, le temps que d’éventuels repreneurs présentent leurs offres.
Prochaine étape le 22 janvier
Avec cette décision, le tribunal de commerce a offert un répit à la rédaction du magazine qui peut ainsi éditer le numéro de février. La prochaine étape aura lieu le 22 janvier, lorsque les repreneurs potentiels déposeront officiellement leurs dossiers au tribunal. En effet, seule la société éditrice de Causette, les Editions Gynéthic, est placée en liquidation judiciaire. Le magazine, lui, peut continuer à exister à condition de trouver un repreneur adapté. Pour le tribunal, il s’agira alors de déterminer lequel est le plus à-même de dédommager les dettes existantes, investir pour relancer le magazine, et indiquer combien de salariés seront gardés. La rédaction pourra émettre des recommandations sur le repreneur qui lui paraît le plus pertinent.

La rédaction avait déclaré dans un communiqué :
« Toute l’équipe s’accroche pour retrouver une gestion solide et conserver notre ligne (la seule que Causette se soucie de garder) : liberté de ton, publicité raisonnée et indépendance éditoriale totale. »
Un magazine féminin et indépendant
Indépendance et humour sont bien les deux caractéristiques principales du magazine qui a donné le ton dès son premier numéro le samedi 7 mars 2009, la veille de la Journée internationale des droits des femmes. Ce premier numéro contenait un portrait de Fadela Amara, un autre d’une prostituée âgée et un reportage sur la République démocratique du Congo. Fait rare, le magazine n’avait qu’une seule page de publicité. Déterminé à s’adresser aux femmes en valorisant leur intellect, le magazine a toujours refusé de jouer le jeu du matraquage publicitaire, bien trop présent dans de nombreuses publications féminines. Cette position lui permet de garder une cohérence éditoriale et de combattre les stéréotypes véhiculés sur les femmes par la publicité. Son chiffre d’affaires est ainsi créé à 95% par les ventes, contre 4% pour les publicités.
Causette, dont la devise est « plus féminine du cerveau que du capiton », emploie 30 salariés, dont une vingtaine de journalistes. En février 2012, Causette est devenu le premier et le seul magazine féminin à être reconnu « publication d’information politique et générale » par le Ministère de la Culture. N’hésitant pas à missionner des journalistes dans de longues enquêtes d’investigation, Causette a ensuite fait couler de l’encre en publiant, pour ses cinq ans, « La Guerre Invisible : Révélation sur les violences sexuelles dans l’armée française ». Ce livre a été le résultat d’un travail de deux ans, et a provoqué, dès le lendemain de sa parution, le lancement d’une enquête interne au sein de l’armée par le Ministère de la Défense.
Alors que le combat pour le droit des femmes est au cœur de la vie politique et médiatique, espérons que le magazine puisse continuer à faire évoluer les mœurs. Rendez-vous le 22 janvier.

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