Evariste Akoumian a inventé un cartable muni de panneaux solaires afin que les enfants ivoiriens puissent continuer d’étudier une fois la nuit tombée. Cette initiative ingénieuse et altruiste pourrait changer le quotidien de millions d’enfants !
L’accès à l’électricité en Afrique : une priorité ignorée
Si l’Afrique connaît une croissance moyenne de 5% par an, chaque année, ce sont 10 millions d’Africains de plus qui n’ont pas accès à l’énergie, en plus des 650 millions de personnes qui vivent sans accès à l’électricité sur le continent. Malgré la croissance économique, ce chiffre continue de croître, au même titre que la population africaine, qui devrait doubler d’ici 2050. Si de nombreux acteurs sont mobilisés depuis plusieurs années tels que la Fondation Energie de Jean-Louis Borloo ou le projet « Energie pour l’Afrique » mené par le président guinéen Alpha Condé, en 2017, le continent qui traverse une des plus grandes croissances démographiques depuis l’histoire de l’Humanité n’est alimenté en électricité qu’à hauteur de 30 %.
Une solution qui pèse 350 grammes
En Europe, lorsqu’on pense au manque d’électricité, on pense à la lumière, aux chargements des appareils électroniques, aux équipements de cuisine… En Côte d’Ivoire, l’une des conséquences de ce manque d’énergie coûte parfois les devoirs des enfants, qui, une heure après leur retour de l’école, sont plongés dans le noir. Evariste Akoumian explique ce qui l’a poussé à penser un tel accessoire « Je travaille dans une société de livraison de matériel informatique. Au cours de mes déplacements, j’ai remarqué que la plupart des ménages dans les zones rurales ivoiriennes ne disposent souvent que d’une lampe-tempête [une lampe à pétrole] pour une famille pouvant aller de cinq à dix personnes. Et évidemment, ce sont les parents qui monopolisent cette source de lumière à la nuit tombée.

Un enfant finit l’école à 16h30. En septembre, pour la rentrée des classes, le soleil se couche aux alentours de 18 h. Le temps de rentrer chez lui, il reste au mieux à l’enfant une heure pour étudier à la lumière du soleil. Ce ne sont pas des conditions optimales pour progresser. Je trouvais ça injuste que ces enfants n’aient pas les mêmes chances que ceux qui étudient dans les grandes villes. » C’est ainsi que le Solarpak est né. 350 grammes à vide, le Solarpak permet aux enfants de recharger une batterie lorsque les enfants le portent sur le dos durant le trajet menant à l’école. Il dispose d’une lampe branchée par un port USB sur cette même batterie, utilisable si nécessaire, pour étudier après le coucher du soleil. Evariste Akoumian a investi environ 48 000 euros de sa propre poche afin de produire 500 cartables équipés ; il en a offert 200 dans des écoles des villages d’Afféry et Songon, dans le sud du pays.
Perspective d’avenir
Si aujourd’hui, les matériaux des cartables sont importés d’Asie et assemblés en Côte d’Ivoire, Evariste aimerait pouvoir fabriquer ses cartables directement dans le pays afin d’embaucher entre 50 et 100 personnes, développer des partenariats avec les écoles et les ONG afin de distribuer un maximum de cartables aux enfants. Il explique que le prix de ceux qui seront commercialisés ne dépassera pas 15 euros l’unité. Evariste est aujourd’hui à la recherche de partenaires financiers pour développer cette activité altruiste, et jusqu’à aujourd’hui, bénévole. A terme, il aimerait aussi équiper les pays voisins tels que le Mali, le Sénégal ou le Niger qui font face à la même problématique d’électricité que la Côte d’Ivoire.

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