Carrefour vise l’horizon 2022 en dévoilant un plan de transformation. Cette stratégie dévoile des réductions de coûts, un plan de départs volontaires en France atteignant les 2 400 postes et de nouveaux projets pour le groupe.   

Suppression de 2 400 postes

Franchement arrivé à la tête de Carrefour, Alexandre Bompard, a annoncé ce mardi 23 janvier un « plan de transformation » pour le groupe. Cet acteur mondial de la grande distribution doit en effet amorcer une nouvelle stratégie face au constat dressé par son nouveau PDG. « Couts trop élevés », « lourdeur de l’entreprise » ou encore « dégradation de notre trajectoire financière » il est temps d’agir. M. Bompard a donc élaboré un programme en deux parties, composé d’une « transformation » et d’un « plan économique ». Ainsi, d’ici 2020, l’objectif est de « s’être recentré sur son rôle de distributeur alimentaire » et d’avoir retrouvé « une identité face à une concurrence forte ».

Face à ce bilan, le distributeur, présent dans plus de trente pays, va amorcer sa stratégie en France. Le plan prévoit une réduction des coûts de 2 milliards d’euros dès 2020, notamment via des économies « logistiques » et sur les « coûts de structure », en plus de la fermeture de 273 magasins (de l’ancien réseau de Hard-discount) DIA. Mais ce n’est pas tout. Pour « redresser » le groupe, 2 400 postes sont en jeu.

En effet, alors que la France représente presque la moitié du chiffre d’affaires du groupe (88.24 milliards d’euros), le dirigeant de Carrefour a annoncé la suppression de 2 400 postes, à son siège en France, qui en compte aujourd’hui 10 500. Le but étant de fermer, d’ici 2019, le siège de Boulogne, en région parisienne, afin de le rapprocher du siège de Massy. Ce qui permettra, selon le PDG, d’accélérer les processus de décision.

Un plan de départs « volontaires »

Ces suppressions de postes sont annoncées sous la forme d’un « plan de départs volontaires ».

Pour rappel, le plan de départs volontaires est mis en place lorsqu’une entreprise souhaite réduire ses effectifs, sans prononcer de licenciements économiques. Ainsi, le code du travail ne prévoit pas les contreparties, indemnités ou les aides que doit contenir le plan, c’est donc à l’entreprise d’en décider.

Les syndicats ont dénoncé la « méthode ». Selon eux, il n’y a pas eu de stratégie de discussion avec les partenaires sociaux. De plus, « que les salariés l’apprennent pas la presse, c’est une erreur fondamentale ». Par ailleurs, selon eux, le plan est bien plus vaste que ce qui est présenté. Des licenciements vont avoir lieu, et hormis les postes annoncés pour le siège de nombreux postes en magasins, en station essence, ou encore en service administratif « ne sont pas pris en compte ». On parle de dizaines, voire de centaines, de postes par magasins pour les collaborateurs sur le terrain.

Nouveaux projets et suppressions de 500 anciens

Alexandre Bompard souhaite également mettre un terme à de nombreux projets engagés ces dernières années, faisant perdre de l’agent au groupe. Ainsi, la moitié des projets, 500 au total, vont être abandonnés tels que « Nolim » son service de vidéo à la demande ou encore « Carrefour Bon app » les petits magasins proposant des produits prêts à manger. De plus, le groupe prévoit de céder 500 millions d’euros d’actifs immobiliers « non stratégiques ».

A l’inverse, de nouveaux projets vont voir le jour, tel que la création de 2 000 magasins de proximités ouverts à travers le monde. Les magasins professionnels Cash & Carry seront quant à eux étendus au Brésil, en Argentine et en Europe.

Le groupe aurait également pour projet de s’engager dans le bio et la consommation locale, visant à 5 milliards de vente en 2022 contre 1,3 milliard en 2017. Le PDG a précisé que « Carrefour est au tournant de son histoire » et que la nouvelle ambition du groupe été de « devenir leader de la transition alimentaire ».

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