Le 28 novembre 2022, la Commission européenne a publié un rapport sur une opération d’interception de vaisselle en faux bambou nocifs pour la santé et menée dans 21 pays de l’Union européenne, dont la France. L’ONG Foodwatch, lanceuse d’alerte, a publié les résultats.
De nombreux produits présentés comme à base de bambou vendus par les industriels sont en réalité également constitués de plastique et sont nocifs pour la santé. D’après le rapport de la Commission européenne, le contact de ces produits avec des aliments entraîne une dégradation accélérée de la résine plastique et la migration de formaldéhyde et de mélamine dans les aliments, parfois au-delà des niveaux de sécurité.
Selon Foodwatch, des tasses à café en fibres de bambou fabriquées en Chine présentaient une migration de formaldéhyde 25 fois supérieure à leur niveau maximal autorisé et 3,5 fois en ce qui concerne la mélamine. Le formaldéhyde est classé « substance cancérogène avérée pour l’homme » (groupe 1) par le Centre international de recherche sur le cancer. Quant à la mélamine, elle peut affecter les voies urinaires ou les reins et elle est classée cancérigène possible, groupe 2B).
C’est après avoir obtenu les informations par Foodwatch que les autorités ont procédé à de nombreuses analyses et retraits du marché, sans préciser leur nombre exact. La démarche a été célébrée par l’ONG, mais avec mesure. Si l’action est rassurante, elle est également insuffisante :
« Si des produits ont été massivement retirés du marché parce qu’ils étaient non-conformes à la réglementation, pourquoi aucune information détaillée sur les produits et points de vente n’est-elle donnée aux consommateurs qui ont peut-être encore ces produits chez eux ? La Commission européenne communique sur les produits interceptés et rappelés : il faut donc procéder aux rappels publics afin d’informer un maximum de personnes qui utilisent cette vaisselle en bambou pour alimenter leurs enfants et leur permettre d’obtenir un remboursement ».
La Commission européenne invite les consommateurs et consommatrices qui ont acheté des produits commercialisés comme étant faits en bambou alors qu’ils sont en réalité en plastique à les rapporter, contacter le site web et informer les autorités nationales de sécurité alimentaire.
Cependant, pour l’ONG, la transparence et l’information manquent encore quant aux produits déjà retirés du marché. Foodwatch se bat pour des contrôles plus transparents de la qualité, la sécurité et la conformité des produits alimentaires, ainsi que des sanctions plus fortes, afin de lutter avec efficacité contre les scandales et les fraudes alimentaires.
Depuis le début de l’année 2022, elle a publié une pétition dans ce but, qui a aujourd’hui été signée par plus de 60 000 personnes.
Crédit photo couv : Foodwatch