Une mobilisation nationale de grande envergure se tiendra jeudi 18 septembre contre une « brutalité politique sans précédent ». Avec plus de 250 manifestations déjà déclarées, les syndicats seront tous unis dans la rue, pour la première fois depuis le 6 juin 2023.
Selon le Ministère de l’Intérieur, entre 600 000 et 900 000 personnes sont attendues dans les rues ce jeudi 18 septembre. À titre de comparaison, il faut remonter deux ans et demi en arrière pour avoir des chiffres similaires, pendant la mobilisation contre la réforme des retraites en juin 2023.
CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires : les organisations syndicales appellent à manifester contre les mesures d’austérité du budget présentées cet été, et que Sébastien Lecornu, nouveau premier ministre, n’a pas encore écartées.
« Coupes dans le service public, énième réforme de l’assurance chômage, gel des prestations sociales, désindexation des pensions de retraite… » Pour les organisations syndicales, les mesures avancées cet été sont d’une « brutalité sans précédent ».
Les syndicats dénoncent le choix « de faire payer, encore une fois, les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraités, les malades ».
Un tiers des enseignants devraient être en grève. Fait plus rare, la majorité des syndicats d’enseignants du privé sous contrat ont également appelé à la grève.
Côté transports, 90 % des TGV (InOui, Lyria, Ouigo) circuleront, 50 % des intercités et 3 TER sur 5 en moyenne, mais avec des disparités selon les régions. En Ile-de-France, le trafic sera fortement perturbé sur les lignes H, N, R et V du transilien, ainsi que sur les lignes de métro 2, 3, 3bis, 5, 7bis, 8, 11 et 12 et les RER A et Bl.
Le directeur commercial de SNCF Réseau, Etienne Delpy, redoute de possibles actes de sabotage sur les infrastructures : « On a identifié des points névralgiques en lien avec la police et la gendarmerie. » Les fédérations de routiers ont elles aussi annoncé plusieurs actions et blocages« dans des zones industrielles, sur des péages ».
« Cela va toucher beaucoup de gens », prévient Patrick Blaise, secrétaire général de l’union fédérale route de la CFDT, première organisation syndicale du secteur. « Le gouvernement est allé trop loin, en voulant opposer les vieux aux jeunes, à vouloir attaquer ceux qui travaillent… »
Même son de cloche parmi les éboueurs du public : « Des actions encore secrètes sont prévues, le 18 ne sera qu’un début », annonce Smina Mebtouche, secrétaire générale de la CGT-FTDNEEA (filière de traitement des déchets, nettoiement, eau, égouts, assainissement).
Une carte interactive des manifestations publiée par la CGT recense les lieux et horaires des manifestations dans chaque département.
Les syndicats des électriciens et des gaziers exigent une revalorisation de la grille salariale et une baisse des factures des usagers, et « des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques ».
Les syndicats CGT, CFDT, SNJ et SUD de France Télévisions, ainsi que l’intersyndicale de Radio France, ont appelé à rejoindre le mouvement afin de protester contre la réforme de l’audiovisuel public voulue par la ministre de la culture, Rachida Dati, et pour dénoncer les coupes budgétaires de ces dernières années.
De nombreuses pharmacies seront fermées pour protester contre la baisse annoncée, de 40 % à 30 %, des remises commerciales sur les médicaments génériques.
Les collectifs citoyens, indépendants des syndicats, ont fait passer un mot d’ordre : grève générale.
« Il faut continuer à s’organiser dans les AGs pour que la base ait la main sur la mobilisation. Une journée pour continuer à exiger la démission de Macron, car on ne veut pas opposer nos revendications sur les salaires ou les retraites avec la nécessité de dégager un Président qui passe en force à répétition depuis 8 ans et qui n’a jamais été aussi fragile » précisent-ils dans un communiqué.
A Paris, le lendemain du 10 septembre, de nombreux blocages et mobilisations ont été empêchés par les forces de l’ordre qui avaient assisté aux Assemblées Générales tenues la veille. Une répression qui a renforcé la détermination des participants.
Les rassemblements sont prévus dans toute la France : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Rennes, Lille, Montpellier, Nîmes, Perpignan.
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