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Bio c’est bon mais c’est aussi contaminé par les pesticides, révèle une enquête !

France 3 révèle dans une enquête que les légumes bio contiennent parfois davantage de pesticides que les légumes ne portant pas ce label de qualité ! C’est ce que prouvent les tests effectués sur huit marques différentes de carottes, quatre labellisées « biologiques » et quatre ne l’étant pas. Fraude délibérée ou pollution des sols et des eaux ? […]

France 3 révèle dans une enquête que les légumes bio contiennent parfois davantage de pesticides que les légumes ne portant pas ce label de qualité ! C’est ce que prouvent les tests effectués sur huit marques différentes de carottes, quatre labellisées « biologiques » et quatre ne l’étant pas.

Fraude délibérée ou pollution des sols et des eaux ?

Les résultats de l’analyse indiquent l’absence de pesticides dans les carottes Carrefour et Leader Price, des taux « inférieurs aux limites maximales autorisées » dans celle venant de Lidl et du primeur du quartier. Plus étonnant, les tests menés sur les carottes Bio c’Bon montrent que ces dernières contiennent « des résidus de trois produits phytosanitaires (…) totalement interdits dans l’agriculture biologique ».

L’entreprise dément et se justifie en mettant en cause « l’évolution de l’écosystème », comprendre ici une contamination préalable des sols ou des nappes phréatiques, ce qui est loin d’être impossible ! Des statistiques établies en 2016 estiment que pour l’année 2012, sur les 191 secteurs hydrographiques étudiés, 1 seul ne présente pas de traces de pesticides dans ses eaux, et 54 d’entre eux présentent des taux supérieurs à 0,5 microgrammes/L. On retrouve les taux les plus hauts dans les zones de grande culture : le Bassin parisien et le Nord principalement. Les eaux souterraines sont moins affectées que les eaux de surface : sur 197 entités hydrographiques, 40 ne présentent aucune trace de pesticide ; mais la situation est parfois alarmante, en Beauce par exemple. Avec plusieurs milliers de sites pollués, les sols ne sont pas plus épargnés que les eaux…

Selon un article du Monde, les pratiques agricoles seraient responsables de 63% des cas de non-conformité des eaux aux normes. De son côté, l’UFC Que Choisir déplore la passivité des autorités dans le domaine des pollutions agricoles, et les dépenses abyssales consacrées à la dépollution, ce qui revient à traiter les symptômes et non pas leur origine. Selon le commissariat général au développement durable, le traitement pour dépolluer l’eau représenterait en moyenne nationale 7 à 12% du montant d’une facture d’eau !

La fraude n’est donc pas constatable après cette étude, mais elle est l’occasion de faire un point sur la fiabilité de la certification bio. Inutile donc de monter immédiatement aux créneaux et de crucifier le bio sans réfléchir.

On ne sait plus à quel label se vouer

L’attractivité d’un marché bio en plein essor a provoqué la multiplication ces dernières années des labels bio en tous genres : AB, Cosmébio Bio, Nature et Progrès, Demeter, certification biologique européenne et j’en passe. Toujours est-il que ces labels ne répondent pas tous aux mêmes normes et par conséquent ne se valent pas tous.

Un descriptif des garanties qu’offrent les principaux labels est rendu disponible par 60 millions de consommateurs. Des subtilités sont à noter. Prenons pour exemple le label AB, créé en 1985, qui bénéficie d’une plus grande popularité et d’une réputation d’exigence. Il faut savoir que ses normes sont maintenant alignées sur celles du label européen (depuis 2010), plus laxiste, autorisant par exemple sur la même exploitation une mixité de la production (bio et non bio).

Devant cette industrialisation du bio, certains réagissent en créant des labels bio privés plus exigeants comme Demeter, Nature et Progrès ou Bio Cohérence. Le Monde propose un comparateur très ludique de ces divers labels et explique concernant les trois cités précédemment :

« Ces trois marques revendiquent une démarche plus globale, qui ne réduirait pas le bio à une liste de critères techniques et sanitaires, mais engloberait des exigences environnementales (comme la biodiversité), sociales (comme le droit du travail), économiques (comme l’autonomie de l’exploitation) ou encore éthiques (comme le bien-être animal). C’est un bio plus entier qu’elles proposent, plus confidentiel aussi, qui entend surclasser le minimum réglementaire valable d’un bout à l’autre de l’UE. »

Devant les protestations que suscitaient les promesses de laxisme de l’UE sur le bio, les réactions des agriculteurs et des divers sympathisants et militants de cette cause ont amené au statu quo sur la question de la politique agricole biologique européenne.

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Timothee Dury

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