C’est le site GeekWire qui a sorti l’information le 30 janvier : Amazon, la multinationale de commerce en ligne, a breveté un bracelet pour ses salariés. Il permettrait, selon l’entreprise américaine, d’orienter les activités des travailleurs par des vibrations et ainsi d’augmenter la productivité. Il apparaît aussi comme un outil de surveillance des employés qui seraient ainsi constamment tracés et observés.
On se croirait dans 1984 de George Orwell. Pourtant les deux brevets déposés par Amazon sont loin d’être une fiction. Ils concernent des bracelets électroniques que les salariés seraient obligés de porter en travaillant. Celui-ci vibrerait dés que l’employé mettrait ses mains au mauvais endroit ou toucherait un mauvais objet lors de la collecte. Pour le géant américain cette « innovation » -si on peut appeler cela ainsi- augmenterait la productivité des salariés en supprimant toutes les petites erreurs humaines dans les entrepôts et en effaçant toutes les petites pertes de temps inhérentes au travail, du fait qu’il est pratiqué par des hommes et des femmes.
Et c’est cela qu’Amazon semble oublier : le rapport humain avec ses employés. Car ce bracelet est un véritable outil de surveillance. Il permet au géant du commerce numérique de garder en permanence un œil sur ses salariés, qui sont infantilisés mais aussi et surtout robotisés. On surveille ainsi tous leurs faits et gestes pour éviter toute perte de temps, quitte à mettre en péril leur condition de travail. Que faire du bien-être d’ouvriers et d’employés peu qualifiés, chez Amazon, un seul objectif subsiste : maximiser toujours plus le profit.
Loin d’être un projet qui tombe du ciel, ce brevet des bracelets électroniques s’inscrit dans une politique sociale particulièrement dure pour les travailleurs chez Amazon. Ainsi lorsqu’on travaille dans un entrepôt de la multinationale, les pauses toilettes sont chronométrées, des caméras de surveillance surveillent tous les petits recoins des hangars et si un employé ne remplit pas assez de boîtes en un temps donné, il prend la porte. On parle également de semaines de 55 heures pour certains salariés… Bienvenue chez Amazon, l’entreprise où l’humain est considéré comme un robot mais aussi comme un esclave.

Cette politique d’exploitation des plus démunis bénéficie, comme souvent, aux plus aisés. Avec un chiffre d’affaire de 178 milliards d’euros, une croissance du bénéfice net de plus de 28% (3 milliards d’euros) entre 2016 et 2017 et un PDG (Jeff Bezos) qui détient la plus grande fortune du monde, les cadres et actionnaires d’Amazon n’ont pas à se plaindre. Cependant les projets du géant américain continuent de créer un fossé entre cadres et travailleurs, entre riches et pauvres, entre humains privilégiés et esclaves.
Amazon, dans son essor économique, oublie les droits fondamentaux du travail, mais également les Droits de l’Homme, comme, par exemple, le droit de pouvoir disposer librement de son corps. Les hommes ne sont pas des robots, et il serait bon de le rappeler à Jeff Bezos.

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