En Occident, le Trump bashing bat son plein. Les citoyens ne se doutent pourtant pas qu’ils participent à sa politique anti-environnementale en étant clients de certaines banques françaises qui participent à de nombreux projets d’exploitation de ressources telles que le gaz de schiste.
Haute hypocrisie
Parmi les projets décriés du gouvernement Trump, le Dakota Acess Pipeline, l’oléoduc destiné à transporter le pétrole de schiste en provenance du Dakota passant par les terres ancestrales des Sioux, a aussi bénéficié de l’implication de la BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole et BCPE-Natixis. Suite à la première fuite de pétrole de cet oléoduc et au vu des manifestations virulentes contre ce projet, la BNP Paribas a annoncé la fin de sa collaboration en revendant ses droits dans le prêt syndiqué après avoir versé la dernière tranche. La banque étant fière de cette décision, Lucie Pinson des Amis de la Terre a jugé ce comportement de la part de BNP Paribas « totalement hypocrite ».
Quand y’en a plus, y’en a encore
Pas moins de 60 autres projets de nouveaux dispositifs d’exportation sont proposés en Amérique du Nord dont une quarantaine aux USA. La majorité se trouve sur les côtes du Golfe du Mexique, trois d’entre eux sont situés sur une des régions les plus pauvres des Etats-Unis comptant 90 % de latinos et une réserve naturelle malgré les ravages alentours de l’industrie pétrolière. Les habitants tentent de s’en sortir en développant l’écotourisme et la pêche des crevettes, deux activités d’avenir pour la région qui seraient anéanties avec l’arrivée de méthaniers géants tels que Texas LNG, Rio Grande LNG et Annova LNG.
Le géant destructeur d’hommes et de planètes
Parmi ces projets d’exploitation de gaz de schiste, on retrouve le projet Texas LNG qui depuis 2015, emploie la banque BNP Paribas comme consultant ou encore l’énormissime projet Rio Grande LNG appuyé par la Société Générale. Un rapport publié le 1er mars par les Amis de la Terre France, Rainforest Action Network et Save RGV from LNG souligne les conséquences environnementales désastreuses de ces exploitations : « brûler le gaz exporté par ces terminaux (à pleine capacité) émettrait autant de gaz à effet de serre que les émissions annuelles de 30 centrales à charbon ».
« Les habitants tentent de s’en sortir en développant l’écotourisme et la pêche des crevettes, deux activités d’avenir pour la région qui seraient anéanties avec l’arrivée de méthaniers géants tels que Texas LNG, Rio Grande LNG et Annova LNG. »
L’exploitation de Texas LNG fait à elle seule 250 hectares comprenant les hectares nécessaires pour l’élargissement du chenal du port de Brownsville. Le passage choisi des navires méthaniers géants se trouve en pleine réserve naturelle abritant une biodiversité menacée dont l’ocelot et le faucon aplomado. Cette réserve est également la terre traditionnelle de la tribu Esto’k Gna et abrite des sites sacrés. Juan Mancias, membre de la tribu est épuisé et en rage : « C’est la même chose depuis 500 ans. Nous avons été occupés par les Espagnols, par les Mexicains puis par les Texans, puis par les Américains. Et maintenant, c’est l’industrie pétrolière ». Parallèlement, les ONG opposantes au projet Texas LNG soulignent que si ces terminaux avaient été déclarés de l’autre côté de la frontière mexicaine, l’entreprise auraient dû faire face à des exigences plus rigoureuses en ce qui concerne le consentement des peuples indigènes et le respect de l’environnement.
Les ONG montent au créneau
L’ONG les Amis de la Terre a invité des militants amérindiens de Standing Rock aux assemblées générales des grandes banques françaises afin de sensibiliser les actionnaires sur leur rôle dans le soutien de la politique de Trump. En réponse aux ONG, BNP Paribas a répondu qu’elle « étudiait les risques associés au projet Texas LNG et réfléchissait à l’élaboration d’une stratégie spécifique sur les énergies fossiles non conventionnelles comme les sables bitumineux et le gaz de schiste ». Pas très convaincant lorsque l’on sait que BNP Paribas caracole devant les principaux sponsors mondiaux des sables bitumineux et du gaz naturel liquéfié. Lors de la première visite de Trump à Bruxelles en fin de semaine pour le sommet de l’OTAN, les manifestants et les militants environnementaux l’attendront de pied ferme.

Pour commander notre Manifeste, cliquez sur l’image !