Pour garantir le contrôle du public et le maintenir ignorant il faut le garder dans la confusion et la distraction
Votre cerveau vous appartient, certes ! Mais vos pensées sont-elles vraiment les vôtres ? Doux comme des agneaux, nous le sommes dès que nous nous installons bien confortablement devant notre poste de télévision. Quand on y pense, quelle aubaine pour « les maitres de ce monde » !
À travers l’énumération des « dix stratégies de manipulation de masses », Sylvain Timsit dévoile un secret, plus si bien gardé : la méthode la plus simple pour se garantir le contrôle du public est de le maintenir ignorant, tout en le gardant dans la confusion et la distraction. Contre toute attente, la télévision est la reine de la désinformation. Pourquoi ? Parce que les médias nous livrent ce que nous pensons être « une vraie représentation du monde ». Au contraire, nous nous retrouvons confinés dans une sorte de « fiction sociale ».
Que nous l’acceptions ou non, nous sommes tous plus ou moins influencés par la télévision. Inconsciemment, nos modes de vies et de pensées sont impactés. « Cinq minutes d’actualité à la télé et vous avez le cafard pour toute la journée. On y voit des catastrophes, des choses terribles, et le drame c’est qu’on ne peut rien y faire. Par contre, on a tout le loisir de se sentir coupable d’être en bonne santé, d’avoir un travail et de bien manger » explique Albert Dupontel.
À travers la télé, nous subissons l’actualité. Enlèvements, accidents, maladies, meurtres… Pourquoi avons-nous plus peur de prendre l’avion que la voiture ? Tout simplement parce que les médias nous bombardent d’images de crashs aériens. Il faut du sensationnel ! Et qui plus est, nous avons droit à tous les moindres détails : défaillance technique, témoignage des rescapés… Lorsque nous commençons à imaginer qu’un tel événement puisse nous arriver, nous rassemblons à toutes vitesses les images mentales liées à cet événement. Plus nous trouvons d’images mentales, plus nous jugeons l’évènement susceptible de se produire. Et que pouvons-nous remarquer ? Bien souvent, ces images nous viennent des films, mais surtout des JT ! Juste pour la frime, sachez que cette technique de « bourrage de crâne » s’appelle aussi « heuristique de disponibilité ».

La télé encourage également le public à se complaire dans la médiocrité. Il suffit de constater le succès des émissions de « télé réalité ». Élément primordial du contrôle social, la stratégie du « divertissement » consiste à détourner l’attention. Un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes anesthésie notre jugement et notre esprit critique. Et à ce propos, Blaise Pascal disait : « Hélas, la seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement, et cependant c’est la plus grande de nos misères. Car c’est cela qui nous empêche principalement de songer à nous. »
Bien connaitre l’ennemi pour le combattre, voilà le secret. Inutile de vous condamner à ne plus jamais allumer votre télé, il suffit de savoir ce qu’elle est pour ne plus se faire berner. Ce qui peut sauver, c’est également d’avoir des sources d’information variées. Internet, les livres et les journaux permettent la sélection des informations. En cela nous valorisons une démarche moins passive que celle de demeurer spectateur. « Peut-être distinguera-t-on à la fin de ce siècle deux classes d’hommes bien distinctes, les uns formés par la télévision, les autres par la lecture » déclarait l’écrivain Ernst Jünger à l’aube du 21e siècle.
« La télévision a une sorte de monopole sur la formation des cerveaux d’une grande partie de la population. Or, en mettant l’accent sur les faits divers, en remplissant le temps avec du vide, du rien ou du presque rien, on écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques ». Pierre Bourdieu

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