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Aujourd’hui, 11% de la planète a faim…

Selon un rapport de l’ONU rendu public le 15 septembre à Rome, après une longue période de régression, la faim progresse à nouveau dans le monde. On parle d’une augmentation de 38 millions de personnes sous-alimentées entre 2015 et 2016. Au banc des accusés ? La multiplication des conflits et le changement climatique. Le rapport de […]

Selon un rapport de l’ONU rendu public le 15 septembre à Rome, après une longue période de régression, la faim progresse à nouveau dans le monde. On parle d’une augmentation de 38 millions de personnes sous-alimentées entre 2015 et 2016. Au banc des accusés ? La multiplication des conflits et le changement climatique.

Le rapport de l’ONU : une situation globale qui s’aggrave

La première partie du rapport dresse un état des lieux de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde en 2017 et la seconde étudie l’influence des conflits sur la faim, influence qui est d’ailleurs souvent réciproque, l’un alimentant l’autre. La dernière sous-partie du rapport est consacrée aux recommandations de l’ONU dans le but de « renforcer la résilience pour favoriser la paix et la sécurité alimentaire » comme l’indique le sous-titre de l’étude. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a publié un condensé efficace de ce rapport.

Le Soudan du Sud a déclaré l’état de famine, une situation d’insécurité alimentaire qui menace également le Nigéria, la Somalie et le Yémen. Ces pays ont reçu 60% des 4,9 milliards de dollars prévus en 2016 pour pallier les besoins d’urgence mais Dominique Burgeon, directeur de la FAO alerte :

« Des millions de personnes sont toujours au bord de la falaise. Le nombre de ceux classés en urgence humanitaire a même augmenté ».

Outre ces quatre pays, la situation s’est également dégradée dans certaines régions d’Asie du Sud-Est et de l’Ouest. Les régions touchées par des conflits sont celles qui ont le plus lourdement subi cette insécurité alimentaire mais elle a aussi progressés dans des zones en paix, notamment celles qui se sont vues touchées par un ralentissement économique.

Les conflits : facteur de la faim

« La paix est évidemment la solution clé afin de mettre un terme à ces crises mais nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre l’instauration de la paix » affirme José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO.

La relation entre les conflits et les situations d’insécurité alimentaire est complexe mais réelle. Sur les 815 millions de personnes souffrant de malnutrition ou d’insécurité alimentaire, 489 soit plus de la moitié vivent dans un pays qui connaît un conflit ! Et alors que pour 2010, l’UCDP (Programme d’Uppsala sur les données relatives aux conflits) indiquait 31 cas de violences étatiques, 21 cas de violences unilatérales et 28 cas de violences non-étatiques, ces chiffres ont explosé pour 2015, passant respectivement à 50, 26 et 70 ! Quatre régions sont majoritairement touchées par ces conflits ; Proche Orient et Afrique du Nord, Afrique subsaharienne septentrionale, Amérique centrale, et Europe orientale.

Le nombre de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays a doublé entre 2007 et 2016, et aujourd’hui, 1 personne sur 113 est un réfugié, une personne déplacée à l’intérieur de son propre pays ou un demandeur d’asile. Multiplication des déracinés…

1994 Pulitzer Prize, Feature Photography, Kevin Carter, The New York Times

Le Soudan du Sud : une grave crise humanitaire

En février 2017, la situation de famine est déclarée au Soudan du Sud, plus de 42% de la population étant en situation d’insécurité alimentaire grave. Une partie de la responsabilité de cette situation est à attribuer au conflit qui déchire le pays depuis décembre 2013. Ce conflit oppose son président et son ancien vice-président et a entrainé une forte inflation à cause notamment de la hausse du prix des transports elle-même causée par l’insécurité qui règne dans le pays. C’est sans parler de la destruction des moyens de production alimentaire, des différents blocus pour faire pression sur les populations, la nourriture étant souvent utilisée comme une arme. On peut ajouter à cela 1,9 millions de personnes déplacées et plus d’1,26 millions de réfugiés…

La guerre syrienne, le conflit colombien, la crise yéménite sont autant d’autres exemples de cercles vicieux de la violence et de la faim.

Les recommandations de l’ONU

Environ 155 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance en raison de la faim. Des enfants qui ne seront peut-être pas les Hommes de demain si nous n’agissons pas.

Afin de lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, l’ONU recommande de se tourner vers l’investissement agricole. Gilbert Houngbo, président du FIDA (Fond international de développement agricole) rappelle que « 80% de la production totale agricole en Afrique vient des petites exploitations » et qu’il faut réussir à les faire coexister avec les grandes firmes multinationales. « La question n’est pas d’exercer des moyens de pression sur les grands groupes, car le secteur privé agricole est de plus en plus intéressé pour investir aussi sur les petites exploitations, la question est de savoir comment on peut monter des partenariats en partageant les risques », continue-t-il. Il prévoit aussi le lancement, début janvier, d’un fond d’investissement pour des petits propriétaires.

L’intégralité des recommandations de l’ONU est disponible à la page 81 du rapport, mais tous ces conseils restent au conditionnel… et ne sont donc en rien coercitifs.

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Timothee Dury

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