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Aucune des 15 “mesures phares” de Fillon n’a de rapport avec la protection de l’environnement

Le site de Greenpeace a récemment publié des articles qui reprennent et analysent point par point les propositions (ou anti-propositions) écologiques des candidats à l’élection présidentielle. C’était prévisible : le programme de François Fillon est une véritable aberration environnementale ! Du nucléaire, toujours du nucléaire Si Fillon a relégué le débat opposant pro et anti-nucléaire au rang […]

Le site de Greenpeace a récemment publié des articles qui reprennent et analysent point par point les propositions (ou anti-propositions) écologiques des candidats à l’élection présidentielle. C’était prévisible : le programme de François Fillon est une véritable aberration environnementale !

Du nucléaire, toujours du nucléaire

Si Fillon a relégué le débat opposant pro et anti-nucléaire au rang d’une simple « querelle idéologique et passionnelle », c’est sans doute parce qu’il est lui-même aveugle au problème que pose déjà l’utilisation massive d’énergie nucléaire. Sa volonté de développer le nucléaire repose sur ses prévisions d’une hausse de la consommation d’électricité dans les prochaines années. Or, aucune étude n’a à ce jour confirmé un tel constat qui justifierait la nécessité de conserver ce modèle de production énergétique. L’idée de François Fillon est de faire un « Grand Carénage », consistant, comme l’illustre bien la vidéo du Youtubeur Nicolas Meyrieux, en un rafistolage très coûteux des centrales déjà vétustes et dont l’efficacité laisse clairement à désirer… Greenpeace souligne d’ailleurs qu’il est très dangereux de chercher à exploiter des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans de vie, or la plupart des réacteurs français arriveront entre 2017 et 2027 à leur 40ème année, devenant par là même dangereux pour les employés et la population.

Le « Grand Carénage » proposé par François Fillon répondant au programme proposé par EDF en 2014 se chiffre à 55 milliards d’euros, une somme indécente pour une réponse dangereuse et archaïque à la question énergétique. Pendant que tous nos voisins européens se mettent aux énergies renouvelables, comment accepter qu’un candidat à l’élection présidentielle fasse complétement abstraction de ces nouvelles méthodes au profit d’un modèle qui a fait son temps et a marqué (en mal) la génération qui a connu la catastrophe de Fukushima ? Greenpeace remarque d’ailleurs que « plusieurs sondages menés en 2016 ont montré qu’entre 50 et 75% des Français veulent abaisser la part du nucléaire en France dans la production d’électricité. »

Le « principe de responsabilité » ou la porte ouverte au désastre écologique

Autre mesure proposée par François Fillon : la suppression du principe de précaution et la mise en place d’un « principe de responsabilité ». Concrètement, cela veut dire qu’au lieu de considérer a priori l’environnement et la santé publique comme des critères à respecter avant de commercialiser un produit, ceux-ci seront considérés a posteriori si par malheur il s’avère que le produit était effectivement dangereux. Alors que le principe de précaution gagnerait déjà à être renforcé, François Fillon compte donc le remplacer par ce non-sens qui consiste grossièrement à laisser les entreprises et lobbies faire comme ils l’entendent jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Pour combler le tout, le candidat des Républicains a déclaré que le principe de précaution était « un prétexte à l’inaction », mais qui de ceux qui cherchent des solutions pour inventer des produits justes et respectueux des consommateurs et de l’environnement ou de ceux qui évitent ces questions sont inactifs ? « Pour François Fillon, qui se fait à cette occasion le porte-voix de nombreux lobbies industriels rêvant de balayer ce principe, il [le principe de précaution] serait un frein à l’innovation, au développement des entreprises et à la recherche. »

Des contradictions qui laissent songeurs

En plus de ces deux grands axes qui feront sans aucun doute taper du poing un bon nombre de citoyens un tant soit peu concernés par la cause environnementale ou le simple bon sens, François Fillon entend également relancer la compétitivité de notre agriculture industrielle en nivelant par le bas les réglementations européennes sur les utilisations de pesticides, d’OGM etc. De tout son programme il ne mentionne qu’une seule fois l’agriculture biologique, et ne semble pas considérer ce modèle pourtant compétitif et novateur comme une solution valable. On peut également souligner ses contradictions sur les accords de libre-échange puisque François Fillon s’oppose au TAFTA avec les Etats-Unis, mais accepte le CETA avec le Canada : « Cette opposition au traité Tafta peut étonner car le texte contient un élément qui devrait faire plaisir au candidat des Républicains : la négation même du principe de précaution (inscrit pourtant dans la constitution européenne), auquel, on l’a vu, il est farouchement opposé. On peut s’étonner dans ce cadre du flou persistant quant à sa position sur le CETA, petit-cousin du Tafta, qui n’apparaît pas dans son programme.  Pourtant, ce projet, tout autant que le Tafta, est contraire à l’accord de Paris alors que François Fillon jure que la lutte contre les changements climatiques est primordiale. »

Le bilan de Greenpeace est dressé, et il n’est pas brillant. On redoute déjà l’arrivée au pouvoir d’un nouveau Trump, complètement aveugle aux problématiques environnementales et humaines, et refusant de voir dans toutes les nouvelles initiatives écologiques autant de solutions pour répondre à leur problème fondamental : la crise économique.

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