Alors que fin avril, le groupement d’apiculteurs de Haute-Garonne, Natur Miel, perdait 24 ruches à cause de l’épandage d’un fongicide dans la région, les apiculteurs décident aujourd’hui de lancer une campagne contre l’utilisation de ces produits.
Intoxication de deux millions d’abeilles
Nicolas Puech, apiculteur de la Haute-Garonne, a perdu fin avril 24 colonies d’abeilles en une journée. En effet, ce membre du regroupement Natur Miel avait été sollicité par un agriculteur qui souhaitait polliniser son champ de colza. Pour cela, l’apiculteur a déplacé une partie de ses ruches bio en Ariège afin que ses abeilles se mettent au travail.
Trois jours après l’installation, l’agriculteur traite un champ voisin avec un fongicide sans se douter de l’impact à venir. L’ensemble des ruches de Nicolas Puech présentes sur l’exploitation, soit près de deux millions d’abeilles, sont ainsi « décimées ». La perte est alors estimée à 27 912€ pour l’apiculteur, mais celui-ci s’inquiète surtout sur l’impact environnemental du fongicide.
Ainsi, suite à une enquête de la part de l’assurance de l’agriculteur, l’expertise confirme que les abeilles ont été victimes « d’une intoxication au Voxan, le fongicide utilisé sur le champ ».
Sensibiliser et agir
N’ayant plus que deux autres ruchers en montagne et en forêt, Nicolas Puech et le groupement d’apiculteur ont lancé une cagnotte afin de reconstruire son cheptel. Profitant de cette action pour tirer la sonnette d’alarme sur les produits phytosanitaires, ils précisent : « Nous souhaitons mettre en place une campagne de sensibilisation sur l’utilisation massive des pesticides au détriment des citoyens et consommateurs. (…) Nous voulons montrer qu’il existe un vrai problème avec ces produits. Chaque année, on perd énormément d’abeilles sans pouvoir l’expliquer, là l’intoxication est prouvée par les analyses ».
Le groupement Natur Miel souhaite sensibiliser l’opinion publique, mais également faire écho auprès du domaine agricole et des politiques.
En effet, les agriculteurs battent des records en matière de dérogations pour l’utilisation des pesticides. La France aurait dénombré 58 demandes de dérogations aux restrictions d’usage de pesticides en 2016, dépassant de loin les autres pays de l’Union Européenne.
Passant de l’exception à la règle, l’utilisation de l’herbicide doit faire l’objet de mesures radicales. Le développement d’alternatives naturelles et l’accompagnement des agriculteurs, doivent se faire par le biais du gouvernement.

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