Une récente étude du PNAS confirme que ces deux dernières décennies, la fonte des glaciers en Antarctique s’est accélérée et étendu sur des zones plus larges que le cercle polaire, au sud et sud ouest. Ce phénomène va entraîner une augmentation drastique du niveau des océans.
La fonte des glaciers a été multipliée par quatre entre 2003 et 2013. La perte de masse glaciaire s’élève aujourd’hui à 252 milliards de tonnes chaque année, alors qu’elle était de 40 milliards entre 1979 et 1990. Cette nouvelle étude s’appuie sur une étude de plus de dix-huit régions de l’Antarctique, ainsi que sur des images satellites. C’est la plus longue étude menée.

Les scénarios sont désormais connus : le méthane libéré par la fonte entraîne un réchauffement de l’atmosphère équivalent à 5 ans d’émission mondiale de CO2, ce qui accélère à nouveau le processus de fonte ; le niveau des océans monte, les villes côtières sont inondées, des millions de personnes sont déplacées, des îles sont noyées, la faune se déplace, la surpopulation entraîne une déstabilisation des écosystèmes, les sources d’eau buvable se tarissent, les ouragans se multiplient…
La fonte des glaces est sans doute le phénomène le plus emblématique, le plus impressionnant du réchauffement climatique, et en même temps, le plus lointain pour nous. Les glaces sont si loin, les augmentations du niveau des mers se comptent en millimètres par an, les réactions en chaîne nous paraissent trop lentes.
Ce phénomène est bien trop gigantesque pour que des individus, pris dans des existences où tout est fait pour étouffer que le sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand, puissent s’en soucier réellement. Nous savons, nous comprenons que la fonte des glaciers est grave, mais nous ne pouvons nous résoudre à nous en révolter.