Les résultats d’une étude réalisée au Brésil viennent d’être publiés et annoncent le risque d’extinction des dauphins d’eau douce présents en Amazonie.
La population s’est réduite de moitié en 10 ans
Une étude réalisée au Brésil a été publiée le 2 mai dans la revue Plos One. Celle-ci expose les résultats de 22 ans de données recueillies au sein de la réserve de Mamiraua sur deux espèces de dauphins d’eau douce.
Ainsi, les résultats démontrent de manière préoccupante, que les populations de botos et de tucuxis s’amenuisent rapidement depuis les dernières années. Ces dauphins des rivières ne sont présents que dans les rivières d’Asie et d’Amérique du Sud. Dans ces zones, ils restent soumis à des pressions dommageables, telles que la dégradation de l’habitat, la compétition alimentaire ainsi que l’enchevêtrement dans les machines de pêche.
En effet, selon les analyses des scientifiques brésiliens, les espèces ont de vastes aires de répartition et étaient autrefois considérées comme « abondantes » dans le bassin amazonien. Aujourd’hui, ces espèces de dauphins ont vu leur nombre diminuer de moitié tous les dix ans depuis 1994.
D’une part, l’espèce ne donne naissance qu’à un seul petit par femelle, tous les quatre à cinq ans. Ce qui n’est pas un rythme de reproduction très élevé. En parallèle, ces dauphins sont de plus en plus chassés pour leur chair et leur graisse. Il sont également utilisés comme appâts par les pêcheurs afin d’attirer les « poissons-chats », qui rencontrent un succès commercial croissant dans la région.
« Au rythme actuel, la population des botos se réduit de moitié tous les dix ans et celle des tucuxis tous les neufs ans » déplorent les chercheurs. « Les résultats sont extrêmement inquiétants et montrent des taux de déclin parmi les plus élevés jamais mesurés pour une population de cétacés depuis les débuts de la chasse moderne à la baleine » soulignent les chercheurs.
Un statut « en danger critique d’extinction » non reconnu
Bien que ces dauphins soient légalement protégés dans le bassin amazonien, l’étude révèle que cette législation doit être mieux respectée. Selon les chercheurs, l’application des lois existantes sur les pêches aiderait grandement à atteindre l’objectif de conservation.
Cette étude représente la première évaluation quantifiée des tendances à moyen terme des deux espèces de dauphins d’eau douce. En effet, jusqu’à présent, les statistiques sur les espèces manquaient afin de classer ces cétacés dans la catégorie « en danger critique d’extinction » dans la liste de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ainsi pour les chercheurs, il semblait urgent de disposer de données sur les tendances démographiques afin d’éclairer la situation, d’élaborer des conseils et de mettre en place des mesures de conservation efficaces.

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