Depuis le 20 juin, Airbnb a ouvert la plateforme « Open Homes » pour venir en aide aux réfugiés. Grâce à celle-ci, les associations d’aide à l’accueil des réfugiés et les particuliers inscrits pourront être mis en relation afin de proposer des logements gratuits aux réfugiés. Une initiative plus que bienvenue à l’heure où l’incapacité de l’Etat à suffire aux besoins d’hébergements des réfugiés devient criante.
On a l’habitude de voir Airbnb comme une belle opportunité pour les touristes, un logement chez l’habitant (parfois sans l’habitant) proposé à des prix bien plus raisonnables que ceux de l’hôtellerie. Pourtant, Airbnb entend être plus que ça. La firme a notamment contribué à aider les personnes en danger à l’occasion des attentats de Paris ou de catastrophes naturelles (via ses « Disaster Response Tool » ou ses « Emergency Response Tool »), donnant lieu à une forte mobilisation de la communauté présente sur le réseau qui a été salvatrice pour ces personnes dans le besoin.
C’est dans cette même dynamique que Joe Gebbia, cofondateur d’Airbnb, a souhaité mettre au point un programme spécialement destiné à l’accueil des réfugiés. Face à l’importance de la crise migratoire mondiale (qui risque d’empirer avec les changements climatiques), l’objectif fixé par l’équipe est de fournir un accueil à 100 000 réfugiés d’ici les cinq prochaines années.

Ainsi, Joe Gebbia souligne leur volonté de « ne plus être seulement réactifs mais proactifs », en « n’attendant plus passivement que la crise frappe, mais en anticipant et en tirant profit de la générosité naturelle quotidiennement. » Pourtant, ce n’est pas le profit au sens économique qui est visé ici – peut-être plutôt une belle opération de communication mais qu’importe – : des milliers d’hôtes vont ouvrir gratuitement leurs portes à autant de réfugiés qui n’attendent qu’un peu de répit et de confort après l’expérience traumatisante qu’ils ont vécue.
Pour mener à bien cette mission, loin d’être aisée, la firme américaine s’est entourée de quatre associations chargées de monter le projet et d’en spécifier les modalités. Si ces dernières varient légèrement selon les associations, les critères restent sensiblement les mêmes : l’offre de séjours de moyenne ou longue durée (supérieur à 3 mois) pour optimiser l’intégration des réfugiés, la gratuité (ou quasi-gratuité) de l’hébergement, un suivi juridique et administratif fourni par les associations et une assurance tous risques gratuite pour les hôtes.

Une étude réalisée par Amnesty International auprès d’un millier de Français montrait que 9% des Français seraient prêts à accueillir des réfugiés chez eux. Ce n’est pas énorme, certes, mais la démocratisation de ces dispositifs d’hébergements à domicile ainsi que la mobilisation citoyenne croissante nous laissent espérer que ce programme soit un succès.
« Dans une société idéale, l’Etat prendrait en charge ces personnes », David Durand-Delacre (Réfugiés Bienvenue)
Ce n’est pas parce que l’Etat manque à ses obligations que nous devons nous résigner et abandonner ces milliers de réfugiés qui attendent de trouver un hébergement. D’après Télérama, en 2016, « 97 300 demandes d’asile avaient été enregistrées, alors que le parc français disposait de 57 500 places d’hébergement. »
Depuis que la plateforme Open Homes a ouvert en France, 600 personnes se sont inscrites. Peu de personnes proposent pour l’instant des hébergements de longue durée, mais les associations ne désespèrent pas. Il faut dire que l’opération n’a connu jusqu’alors qu’une bien maigre médiatisation…

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