Sérieusement ?! L’année dernière, Bayer a déposé une plainte à l’encontre de la Commission européenne afin qu’elle retire les restrictions imposées à l’utilisation des pesticides responsables de l’éradication des abeilles. Quelques mois après le démarrage du procès, ne laissons pas la contestation retomber !
Bayer est en colère
En 2013, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments établit scientifiquement que les néonicotinoïdes représentent d’énormes risques pour les abeilles. Après la publication de cet avis et celle des études le confirmant, l’opinion publique monte au créneau. Pressions des populations et preuves irréfutables font que l’Union européenne restreint certains de ces produits mortels. Durant toutes les discussions, Bayer (devenu Bayer-Monsanto) s’est défendu bec et ongle en empruntant des tactiques similaires à ce que furent celles de l’industrie du tabac : se servir de leur porte monnaie sans fond afin de commander des études auprès de scientifiques reconnus et de faire du lobbying intensif. Quand même, perdre autant de profit, ça ferait mal à Baba.
Bayer fait mine de rien
Entre deux, Bayer s’est fait Monsanto comme petit-déjeuner et a continué de tout mettre en œuvre pour déconstruire les avancées écologiques que représentent ces restrictions. Bayer-Monsanto et Syngenta, les groupes les plus importants d’agrochimie au monde font donc partie du procès qui a démarré en février 2017 en se basant sur les dires de ces derniers : « il n’existe pas de preuve démontrant que les néonicotinoïdes aient un quelconque lien avec la disparition des abeilles » bla-bla-bla.
En juin 2017, deux études ont pourtant réaffirmé les conséquences désastreuses de l’utilisation de ces pesticides sur les abeilles. Les graines semées à travers les champs du monde sont enduites de ce type de pesticide qui se répand dans toute la plante lors de sa croissance : les imprudentes abeilles qui tentent de les polliniser ne font ensuite pas long feu.
Bayer se fout des lois
Malgré les restrictions partielles et provisoires imposées par l’UE sur plusieurs de ces produits (sur les cultures à fleurs et non les céréales d’hiver : clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame), les ventes d’insecticides tueurs d’abeilles ont augmenté de 4% en France ! Le monde à l’envers. Cette statistique qui va dans le mauvais sens s’explique par le fait d’un report d’utilisation sur d’autres produits : les quantités de clothianidine et de thiaméthoxane ont chuté de 72%, le thiaclopride a vu son utilisation multiplier par 2,5 selon l’UNAF, l’Union nationale de l’apiculture française.

Concernant l’imidaclopride, les ventes sont restées stables entre 2013 et 2015, le moratoire étant donc complétement ignoré. Cependant, l’UNAF explique que cela proviendrait du « maintien de son autorisation sur les céréales à paille » et rappelle que la substance n’est autre que celle qui « contamine le plus les eaux de surface françaises » (en plus de ses effets néfastes sur les abeilles).
Nous contre Bayer !
La pétition SumOfUs a déjà atteint plus d’un demi-million de signature afin de mettre la pression à Bayer et Syngenta d’abandonner leurs poursuites absurdes contre la Commission Européenne. Déjà mobilisé lors de la campagne mondiale de 2016 pour l’adoption du projet de loi l’interdiction des néonicotinoïdes à compter de 2020 en France, SumOfUs continue le combat qui est de très très longue haleine. Cet été, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert a proposé au gouvernement Philippe de retirer les restrictions des dits pesticides pour manque de « conformité avec le droit européen » et de « manque de substitution pour certains néonicotinoïdes ». Cette déclaration a très vite été déconstruite par Nicolas Hulot, ministre de l’Ecologie lors de son tweet direct et clair :
« Les interdictions de néonicotinoïdes et d’épandage aérien ne seront pas levées, les arbitrages ont été rendus en ce sens ».
Vous l’aurez compris, le bras de fer est bien loin d’être terminé : à nous de donner de la force aux défenseurs des abeilles, de notre planète, de notre santé et même de notre futur. Oui, notre futur ! Ce qui n’est clairement pas une exagération lorsqu’on sait que les abeilles qui sont responsables de la reproduction de plus de 80% d’espèces végétales et de la production de plus des ¾ des cultures mondiales meurent à coup de 30% des colonies par an.
Pour renforcer votre soutien à cette cause, la pétition SumOfUs est ici.

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