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Agriculteur bio : « Je sais que je n’empoisonne personne, c’est très bien pour ma conscience »

Une enquête réalisée par Le Monde retrace le cheminement vers l’agriculture biologique de deux exploitations agricoles de vaches allaitantes. En faisant un retour sur leur parcours et les réflexions qui les ont guidés dans leurs choix, les agriculteurs parlent d’un choix bon pour leur conscience, et d’une impression de renouer avec « la noblesse du métier ». […]

Une enquête réalisée par Le Monde retrace le cheminement vers l’agriculture biologique de deux exploitations agricoles de vaches allaitantes. En faisant un retour sur leur parcours et les réflexions qui les ont guidés dans leurs choix, les agriculteurs parlent d’un choix bon pour leur conscience, et d’une impression de renouer avec « la noblesse du métier ».

Un phénomène qui prend de l’ampleur

Nous le savons bien désormais : l’agriculture française est en crise et doit trouver de nouvelles voies pour se réinventer. Face à l’augmentation de la demande de produits biologiques et leur valorisation grandissante par les consommateurs, de plus en plus d’agriculteurs, qui jusque-là avaient opté pour un modèle d’agriculture conventionnelle, se tournent vers le biologique. Ce taux de conversion a même progressé de 12% en un an menant à environ 32 000 convertis en 2016. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, avait également voulu accompagner cette dynamique en lançant en 2013 le plan « Ambition bio 2017 », qui visait à accorder des subventions financières aux exploitants optant pour le choix de la conversion biologique pour « donner une nouvelle impulsion au développement et à la structuration de cette filière ».

Des subventions qui peinent à suivre

Malgré les promesses du gouvernement, environ 80% des fermes bio (d’après la Fédération nationale de l’agriculture biologique) n’ont toujours pas reçu la totalité des subventions pour les aider dans cette transition difficile et relativement coûteuse. Les agriculteurs l’expliquent d’ailleurs simplement : le gouvernement avait sous-estimé l’ampleur que prendrait ce phénomène. Quoi qu’il en soit, M. Le Foll a annoncé le 28 février le déblocage d’une nouvelle enveloppe de 343 millions d’euros qui devrait déjà permettre aux agriculteurs qui accusent seuls le coût de cette transition depuis plusieurs années de souffler un peu.

« Noblesse du métier »

Toutefois, malgré les difficultés financières et l’investissement requis, les exploitants ne regrettent rien. Au contraire même, une enquête réalisée par Le Monde sur deux exploitations de vaches allaitantes à Cruéjouls (Aveyron), donne à entendre des retours plus que positifs sur ce que leur a apporté cette transition. Insistant sur le fait que ce n’est pas pour les aides qu’ils ont entrepris ce long cheminement, les agriculteurs parlent d’une « fierté » ou encore de « militantisme ». Ayant abandonné les produits chimiques qu’ils utilisaient pour booster leurs productions et augmenter leurs rendements, ils ont l’impression de retrouver la « noblesse du métier », un métier exigeant mais qui prend soin de sa terre et de ses animaux.

« Utiliser des produits chimiques, c’est simple, ça permet de donner des coups de boost rapidement à nos bêtes, mais là on revient au rôle premier de notre métier. C’est une agriculture très exigeante mais je sais que je n’empoisonne personne. C’est très bien pour ma conscience. »

Les problèmes financiers persistent

Ces deux exploitants ont réussi leur pari : ils ont obtenu leur certification bio, ont retrouvé un équilibre financier, et ont renoué avec la beauté intrinsèque de leur profession. Toutefois, si ce choix est enviable, il est encore loin d’être réalisable pour la majorité des exploitants, et particulièrement de vaches allaitantes, puisque les rendements sont déjà faibles avec l’agriculture dite conventionnelle. Il faudra donc encore que le gouvernement soit là pour soutenir ces acteurs du changement et permettre à ce modèle bénéfique à tous de se généraliser.

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