BREVE – L’Afghanistan est à nouveau aux mains des Talibans, depuis qu’ils ont conquis la capitale Kaboul dimanche 15 août. Les images de ce début de semaine sont terribles : paniqués, des milliers d’Afghans cherchent à fuir leur pays à l’aéroport de Kaboul, alors que l’évacuation de diplomates et d’autres ressortissants étrangers s’est organisée pendant tout le week-end à un rythme effréné.

Dès ce matin, une foule dense d’Afghans et d’étrangers s’est amassée aux portes et sur le tarmac de l’aéroport de la capitale, au nord-est Kaboul, afin de fuir les fondamentalistes islamistes, de retour au pouvoir après vint ans.

« Les talibans ont effectivement scellé leur contrôle de l’Afghanistan dimanche, en entrant dans la capitale et en rencontrant peu de résistance, alors que le président Ashraf Ghani venait de fuir le pays et que le gouvernement s’effondrait”, rapporte le New York Times.

Si les riches ambassadeurs étrangers sont sûrs d’avoir une place de retour, ce n’est pas le cas pour des milliers de citoyens afghans désespérés par la conquête des Talibans, permise grâce au retrait des troupes américaines suite à “un accord bilatéral” entre Washington et les talibans le 29 février 2020, après vingt ans d’occupation américaine.

Aujourd’hui, “des dizaines de milliers de personnes” ont désespérément tenté de fuir en mettant parfois leur vie en danger, comme ces personnes essayant de grimper sur le fuselage d’un avion militaire américain en train de décoller. Trois d’entre elles seraient mortes en chutant.

Pour le New York Times, ce qui est en train de se produire montre combien l’Afghanistan est une fois encore “victime de jeux des grandes puissances mondiales” qui le dépassent.

“Des milliers de personnes ont fui leurs foyers (…) et n’ont pas accès aux services humanitaires, à la nourriture et aux produits médicaux. La cause du chaos actuel est l’ignorance du monde à l’égard de la question afghane”. conclut le New York Times

Le président américain, Joe Biden, qui avait déployé 5 000 soldats à l’aéroport de Kaboul pour procéder à l’évacuation d’environ 30 000 personnels et auxiliaires de l’administration américaine, a décidé dimanche d’envoyer 1 000 militaires supplémentaires sur place.

L’ancien président Hamid Karzai a annoncé la création d’un « conseil de coordination » avec Abdullah Abdullah, adversaire politique de longue date de M. Ghani et pilote de la délégation afghane aux pourparlers de paix qui se tenaient depuis septembre 2020 à Doha avec les talibans. Leur objectif : “Gérer un transfert pacifique du pouvoir”.

Mais pour les personnes tentant de fuir par l’aéroport, notamment celles ayant travaillé pour les Etats-Unis il ne s’agit pas d’un gage de sécurité : ils vont devoir faire face aux checkpoints des talibans s’ils veulent rentrer chez eux.

crédit photo couv : Wakil Kohsar / AFP