Le 10 septembre dernier, un rassemblement a réuni plus de 30 000 personnes à Tel-Aviv pour protester contre le transport de bétail vivant et l’expérimentation scientifique sur les animaux.
Le transport d’animaux en Israël : un enjeu majeur pour le bien-être animal
Israël est un espace majeur dans le trafic de bovins et d’ovins : en effet, le bétail provenant d’Australie – le plus gros exportateur mondial d’animaux vivants au monde – transite principalement par cette région avant d’irriguer l’Europe. En 2016, 571 972 ovins et bovins sont passés par les ports israéliens, soit près du double des flux enregistrés en 2015.
Une telle accélération du trafic en matière de transport à des conséquences désastreuses sur le bien-être animal ! Un rapport de la vétérinaire australienne Lynn Simpson décrit des conditions de transport et de vie calamiteuses pour les animaux. Les navires qui les transportent ressemblent à de véritables « parkings à étages » et certains finissent par mourir de chaud dans les camions qui les acheminent vers les abattoirs et les centres d’engraissement. Cette dernière a été limogée par le compagnies de transport d’animaux pour ces révélations.

Une réaction du gouvernement israélien sous les pressions de la Haute cour de Justice
En février dernier, la Haute cour de Justice israélienne a demandé au gouvernement de « passer à la vitesse supérieure » en matière de lutte contre les souffrances animales et de légiférer sur les conditions de transport et d’abattage. Si l’interdiction totale du transport d’animaux vivants n’est pas envisagée, la justice avait donné au gouvernement jusqu’au 30 avril pour mettre en place des mesures garantissant le bien-être animal.
Suite à une requête soumise par des groupes de défense du droit des animaux, les juges Elyakim Rubinstein, Hanan Meltzer et Neil Hendler ont fini par donner instruction au gouvernement pour que des mesures soit prises rapidement afin d’améliorer les conditions de vie des animaux transportés : « personne ne peut penser que les animaux doivent impérativement souffrir lors des transports », le jugement indique également que « le fossé se trouve entre les importations zéro réclamées par la requête – qui partent du principe qu’il n’y a pas les moyens d’empêcher la souffrance et d’assurer une surveillance – et la mise en place de législation et de véritables démarches qui permettront de réduire la souffrance des animaux ».
La réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre très longtemps : le ministère de l’Agriculture a interdit en mai dernier les méthodes d’abattage rituels (abattage d’enchainement) dans tous les nouveaux abattoirs cherchant à exporter de la viande en Israël. Un premier pas vers une réduction de la souffrance animale, même si on peut s’interroger sur la durabilité d’un tel système… Des conditions de transport réellement respectueuses du bien-être animale ont très peu de chance d’être rentables pour les producteurs et il est difficile d’imaginer des conditions d’abattage respectueuses de leur bien-être…
Crédit photo couverture : Miriam Alster/Flash90

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