Des « conserveries solidaires » fleurissent un peu partout en France… L’objectif ? Eviter le gaspillage de fruits et de légumes non calibrés en les transformant en purée, compote, confiture ou soupe, le tout dans une perspective durable et solidaire. Une conserverie de ce genre devrait s’ouvrir d’ici 2018 aux alentours de Bordeaux en Gironde, où 14.000 tonnes de fruits et légumes sont jetées chaque année pour des problèmes de calibre. Une belle initiative contre le gaspillage.
Une solution face aux invendus et au gaspillage
Selon une étude de l’Ademe plus de 16 milliards d’euros de nourriture sont jetés chaque année en France, soit 10 millions de tonnes de nourriture qui représentent à eux seuls 3% des émissions de gaz à effet de serre globales. Alors que la « dictature du paraître » chez les fruits et légumes (rejet des fruits et légumes inesthétiques et non calibrés) contribue un peu plus à cette immense gabegie, des initiatives contre le gaspillage voient le jour. Si certaines associations organisaient déjà la récupération de ces produits, seule une infime partie des produits invendus étaient repris, notamment par les Restos du Coeur ou la Banque Alimentaire.
La société civile s’organise depuis plusieurs années pour faire face à cette problématique et de nombreuses initiatives « anti-gaspi » voient le jour comme l’opération « Gueules Cassées » (sensibilisation des consommateurs à l’achat de fruits et légumes inesthétiques). Des applications comme « Check Food » ou « Gaspifinder » existent également afin de réduire le gaspillage des produits soient disant « périmés ».
Une conserverie solidaire à Bordeaux
C’est l’association « Elixir » qui a mis sur pied le projet à Bordeaux : la première conserverie de la région devrait commencer son activité d’ici 2018 en récupérant les invendus de fruits et légumes sur les marchés, mais aussi chez les agriculteurs et les petits commerçants. Ces matières premières seront ensuite transformées à la conserverie sous forme de soupe, compote, confiture et autres mets pour être revendus à des acheteurs locaux, notamment auprès de la restauration collective.

Le projet a même reçu une aide de 10 000 euros de la part de la ville de Bordeaux, nécéssaire pour financer les emplois de la future conserverie. Ces derniers seront réservés en priorité aux personnes en situation de handicap. En effet, cette valorisation des fruits et des légumes dits « disqualifiés » s’inscrit dans une perspective résolument durable et solidaire de revalorisation du lien social.
L’association bordelaise « Local Bocal », qui redistribue les invendus des particuliers et professionnels à des associations, devrait également s’équiper d’une conserverie d’ici peu : « à ce jour, nous fonctionnons à flux tendu, c’est-à-dire que nous devons redistribuer quasiment immédiatement aux associations les fruits et légumes que nous récupérons, puisque nous n’avons pas de lieu de stockage » précise Stéphanie Dartigue, la présidente de l’association. La conserverie a le mérite de transformer les aliments pour ensuite les conserver et les stocker plus longtemps et ainsi éviter le gaspillage.
Une centralisation à l’échelle nationale
L’association « Renouer », pionnière en matière de « conserverie solidaire » a également organisé « Les rencontres des conserveries solidaires » afin de permettre aux différentes associations d’échanger à propos de leurs expériences mais également de faire mieux connaître au grand public ce concept novateur.

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