Le compte-rendu d’une étude de Team Creatif, une agence de design, met en avant une nouvelle dimension de la consommation bio qui s’impose dans le packaging depuis quelques années, éclipsant son caractère militant : le bien-être et la santé. Globalement, on peut constater un essor de la consommation et de la production bio française depuis ses débuts il y a une soixantaine d’années.
Retour sur l’histoire d’un marché récent
C’est dans les années 1960 que se développe le marché du bio français dans une dimension d’abord de résistance à la société de consommation, dans un contexte sensible à la question du caractère limité des ressources en raison du choc pétrolier de 1973. Selon l’Agence Bio, c’est en 1972 que les premiers cahiers des charges privés définissant les principes de l’agriculture biologique voient le jour. Elle est ainsi définie comme une « agriculture n’utilisant pas de produits chimiques, ni pesticides de synthèse » dans la loi agricole de juillet 1980. Ce n’est qu’en 1985 que le terme d’agriculture biologique est institutionnalisé. En 1991, une réglementation européenne prend le relai des textes français pour encadrer cette agriculture.

Un rapport d’Eurostat publié le 25 octobre 2016 note que la superficie consacrée à l’agriculture biologique dans l’Union européenne a augmenté de 2 millions d’hectares, l’Espagne, l’Italie, la France et l’Allemagne représentant une fois combinées plus de la moitié de cette surface. La France consacre ainsi en 2015 plus d’1 million 300 000 hectares à l’agriculture biologique mais c’est un nombre à nuancer dans la mesure où il représente seulement 4,7% de la superficie agricole utilisée (SAU) du pays.
En France, c’est un marché qui prend beaucoup d’ampleur depuis ces dernières années. Un rapport de l’Agence Bio souligne ainsi une croissance de 20% du marché entre 2015 et 2016 (en termes de revenus), la création de 21 nouvelles fermes bio chaque jour sur les 6 premiers mois de l’année, la surface cultivée consacrée à cette activité dépassant le million et demi d’hectares. Le nombre de producteurs bio a également augmenté de 10,4% par rapport au 31 décembre 2015. Selon cette même étude, 89% des Français consomment bio occasionnellement, contre 54 % en 2003 !
Le programme Ambition bio 2017 : fer de lance de l’agriculture biologique française
Mis en place en 2014 par Stéphane Le Foll, alors ministre de l’Agriculture, le programme Ambition bio 2017 se fixait comme objectif de développer cette filière en France et prévoyait un doublement de la surface agricole consacrée au bio d’ici 2017, s’articulant autour de six axes principaux : développer la production, structurer les filières, développer la consommation et conquérir des marchés, renforcer la recherche, former les acteurs agricoles et agroalimentaires, et adapter la réglementation. Il prévoyait une coopération accrue entre les régions et prenait acte de l’essor de la demande de bio.

Stéphane Le Foll affirme dans l’introduction du programme :
« Notre ambition est de mettre en place un processus global de développement de l’agriculture biologique. C’est donc d’augmenter la production, et aussi permettre aux produits d’être transformés, ensuite commercialisés et enfin d’être achetés. C’est tout l’enjeu du programme “Ambition Bio 2017” qui ne se limite pas à un objectif de développement des surfaces en bio. »
Le but est donc à la fois de perfectionner l’agriculture biologique en termes de quantités et de qualité.
Il est encore trop tôt pour en tirer le bilan, mais les 10èmes Assises de la Bio qui se tiendront le 21 septembre à Bourg-lès-Valence (Drôme) devraient permettre de chiffrer précisément les évolutions du secteur. Affaire à suivre…

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