Un élevage de 800 veaux en batterie au côté de 60 vaches allaitantes, voici le projet de la ferme Ilharria, à Iholdy située en Pyrénées Atlantique.
Une capacité d’exploitation trop faible
Bien que l’ELB, syndicat agricole membre de la conférence paysanne, ait exprimé son opposition durant l’enquête publique, celle-ci s’est finalement conclue par un avis favorable il y a un an : l’exploitation industrielle d’Ilharria à Iholdy s’agrandissait donc en passant de 330 à 800 veaux de boucherie après le réaménagement de ses bâtiments.
Pratiqué en intégration, le mode d’élevage de la ferme de 44 hectares consiste à engraisser des veaux laitiers arrivés à l’âge de 8 à 21 jours pour une période d’environ 158 jours, ce qui représente, avec cette autorisation, deux groupes de 800 veaux par an.
Dans un premier temps c’est la capacité de réalisation du projet qui inquiète. Selon l’opposition, l’atelier nécessite un plan d’épandage allant au-delà de la capacité d’exploitation et ce malgré les travaux déjà effectués. Pour faire face à ce problème, des conventions ont été signées avec cinq autres agriculteurs afin de créer des « parcelles à disposition » pour recevoir le lisier. Cependant, les différents agriculteurs ne se trouvent pas forcément aux alentours de la ferme.

Photo : L214
La préfecture de région, qui représente l’autorité environnementale, estime quant à elle que le plan est satisfaisant et que « l’impact sur les milieux physiques, naturels et humains serait bien maitrisé ». De son côté, l’autorité administrative, souhaite des prescriptions précises afin de protéger le captage d’eau, l’évitement des zones environnementale classées ainsi que plus de précisions sur l’épandage.
Selon ELB, pour fonctionner, l’exploitation aurait besoin de 71 hectares de plus autour d’elle, or, « si sur le papier le plan d’épandage semble en règle, nous savons que les hectares situés à 20km de là, à Arraute, ne recevront jamais de lisier du fait des contraintes liées à cet éloignement ».
Une opposition au modèle d’élevage
Dans un second temps, ce modèle d’élevage hors sol (qui signifie que la nourriture ne provient pas de l’exploitation et que les animaux vivent dans des bâtiments), reste contestable. Les défenseurs de la cause animale ont lancé des manifestations contre la « ferme-usine ».
En effet, les veaux sont séparés de leur mère dès la naissance, puis transportés afin d’être engraissés dans des hangars. Que ce soit du point de vue de la « qualité » ou du « bien-être animal » ce mode d’élevage ne répond pas aux attentes de la société selon le syndicat paysan :
« 1600 veaux n’ayant jamais vu un carré de prairie sortiront chaque année de cet atelier hors sol. Afin de produire une viande blanche, un régime alimentaire fortement concentré en lait reconstitué est imposé à ces veaux, ce qui induit des carences en fer : les animaux sont donc surveillés et traités sur leur niveau d’anémie ».
Pour la plupart des opposants, ces élevages industriels sont un « non-sens » et doivent être fermés afin de stopper la surconsommation de viande.

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