80 000 policiers et gendarmes, 24 blindés et 10 canons à eau sont déployés sur tout le territoire ce 18 septembre par le ministère de l'Intérieur. Un dispositif « jamais vu » depuis les Gilets jaunes.
Du « jamais vu depuis les manifestations des Gilets jaunes en 2019 ». Le ministère de l’Intérieur a justifié le dispositif de sécurité mis en place pour le 18 septembre par les « risques de troubles à l’ordre public » en raison « de la présence de groupuscules d’ultragauche, qui essaieront d’infiltrer les cortèges officiels ». Le gouvernement voudrait contrer, justifie-t-il, la potentielle présence de 150 à 300 « éléments radicaux de type Black Block ».
Entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus dans toute la France. Lors d’un point presse après une réunion de la Cellule interministérielle de crise, le ministre de l’Intérieur a fait état de 95 tentatives de blocages et « 230 actions sur la voie publique », mobilisant 10 000 personnes en France.
« A 10 heures, les forces de l’ordre ont procédé à 58 interpellations, dont 11 à Paris », a indiqué Bruno Retailleau, démontrant la volonté du gouvernement de tuer la contestation de l’œuf.
Des violences policières ont déjà commencé. Des vidéos montrent ainsi un policier donnant un coup de pied dans le dos à une femme à Marseille, tandis que les lycéens de l’établissement Jean Macé de Rennes se sont fait taper par les forces de l’ordre, alors qu’ils bloquaient pacifiquement leur lycée en portant un drapeau palestinien.
« La manif du 18 n’a pas eu lieu et déjà le gouvernement lance un message clair : 80 000 flics, 24 blindés, 10 canons à eau… de quoi intimider et brutaliser celles et ceux qui contestent sa politique et le système. C’est bien une guerre de classes à laquelle il nous faut répondre », a réagi Philippe Poutou, ancien candidat du NPA aux 3 dernières présidentielles, conseiller municipal pour Rouge Bordeaux Anticapitalistes
Les blindés centaure pèsent 14,5 tonnes, coûtent 800 000 euros pièce. La gendarmerie nationale en possède 90 depuis octobre 2024, pour un montant total de 70 millions d’euros, ce qui avait provoqué les doutes de la Cour des Comptes sur leur utilité.
En service depuis 2022, ils sont équipés de caméra à vision thermique longue distance d’une portée de neuf kilomètres, grenades lacrymogènes et de mitrailleuses. Ils ont notamment participé à la répression ultra-violente des révoltes des quartiers populaires en réaction au meurtre de Nahel en 2023.
Les collectifs citoyens appellent les manifestants à la plus grande vigilance, et bien penser à filmer quand c’est possible les altercations avec les policiers afin d’éviter les garde-à-vue abusives.