Depuis 1885, le Congo a été pris au piège au beau milieu d’une bataille géostratégique principalement pour ses ressources naturelles (caoutchouc, ivoire, or, diamants, cuivre, coltan…). Une des raisons pour lesquelles perdure la volonté de la part de différents groupes armés et de pays voisins de profiter et s’enrichir grâce à ces mêmes minéraux.
Un passif lourd et une attractivité de taille
Les ressources qui se trouvent au Congo sont vitales pour de nombreuses industries en Occident. Les richesses naturelles en RDC sont notamment importantes pour les secteurs : automobile, aérospatiale, hautes technologies, électronique et même de la joaillerie dont les principaux importateurs sont les USA, l’Europe et la Chine. Cela représente donc une extrême richesse pour qui détient ces ressources.
Auparavant sous pouvoir personnel d’asservissement, puis sous régime colonial, puis sous dictature, le Congo reste le territoire le plus vaste au monde n’ayant pas de gouvernement fonctionnant correctement. C’est un Etat policier où règne la violence, où la liberté de presse n’existe pas, et où il n’y a pas de réelle armée ni d’autorité. Cet Etat mal dirigé et attractif est donc un appel à la violence.
Après le Rwanda, les génocidaires ont traversé les frontières et atteint le Congo. En effet, en 1994 la communauté internationale n’ayant pas réussi à stopper le génocide au Rwanda et à punir les génocidaires, la violence en Afrique centrale n’a fait qu’augmenter. Les personnes qui commettent ces atrocités sont donc libres et ne rendent de comptes à personnes. Les soldats rebelles venant d’Ouganda et du Rwanda viennent ainsi accéder aux terres, en déplaçant et brutalisant des communautés entières.
Depuis 1996 on estime qu’il y a eu 6 millions de victimes, des personnes vivant dans des conditions bestiales, des centaines de milliers de femmes systématiquement violées par « stratégie de guerre » afin de déstabiliser et détruire les communautés. Et pourtant ces millions de victimes n’ont occasionné presque aucune couverture médiatique.

Comment la communauté internationale peut-elle laisser un génocide avoir lieu ?
D’après le reportage « le conflit au Congo : la vérité dévoilée », le gouvernement des Etats-Unis ainsi que des gouvernements européens connaissaient la situation. Mais la culpabilité éprouvée par les dirigeants de ne pas avoir mis assez d’efforts pour stopper le génocide au Rwanda les a poussés à une politique « pro-Rwanda » laissant des décisions se prendre librement. Ce flou politique et institutionnel a permis au gouvernement du Rwanda de faire, par la suite, ce qu’il voulait sur son territoire comme sur celui du Congo et ce en toute impunité. Ainsi – les Etats-Unis et l’ONU détournant les yeux du problème – le Rwanda, allié à l’Ouganda, a entamé une invasion du Congo. Pauvreté entretenue, viols, déplacement des populations, épidémies, déshumanisation, massacres. La communauté internationale doit cesser de fermer les yeux sur ces milices qui perpétuent des états de guerre.
Il est important de prévenir et d’informer, comment un tel massacre ne peut-il soulever aucune indignation dans la conscience collective ? Comment la loi de proximité peut-elle prendre le dessus sur le devoir d’information des médias ?
Crédit Photo, image à la une : JOHN WESSELS / AFP – Image dans le texte : TONY KARUMBA / AFP (Population en fuite le 23 novembre 2012 pour fuir l’armée rebelle à l’est du Congo.)
Source : Huffpost

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