La FNAB, fédération nationale de l’agriculture biologique, craint que le manque de budget en matière de subvention aux exploitations agricoles biologiques ne paralyse la vague de conversions qui s’est initiée depuis 2016. En effet, malgré un intérêt grandissant de la part des agriculteurs français pour l’agriculture biologique, les ressources de la PAC et les budgets nationaux s’épuisent.
L’agriculture bio contre la crise
Depuis le début de l’année 2017 l’Agence française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique (Agence « Bio ») enregistre plus de vingt conversions à l’agriculture biologique par jour. Ces dernières concernent désormais plus de 16% des surfaces agricoles exploitées.
La conversion à une production entièrement biologique apparait en effet comme un moyen efficace de lutter contre la crise grâce à une demande grandissante pour ce type de produits. L’agriculture biologique est aujourd’hui un secteur économique très porteur, et est perçue comme un moyen efficace afin de résoudre (en partie) la crise agricole. Mais ce n’est pas la seule motivation du milieu agricole, réellement mu par des considérations écologiques et de santé publique.
Des politiques agricoles inadéquates
L’adéquation entre les politiques agricoles, notamment à l’échelle européenne, et les réalités de l’agriculture biologique est sérieusement mise en cause par la FNAB. En effet, sans aides versées aux agriculteurs, les nombreuses intentions de transition ne pourront jamais être satisfaites. Le niveau des aides est critique et les fonds européens Feader (fonds européens gérés par les régions) sont déjà épuisés depuis fin 2015. Ce sera alors aux régions elles-mêmes et aux agences nationales de débloquer les fonds nécessaires au développement des exploitations agricoles biologiques. Cette situation induirait ainsi un développement différencié de l’agriculture biologique sur le territoire national et provoquerait une compétition entre les exploitations biologiques des différentes régions françaises.

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Le nouveau gouvernement est particulièrement attendu sur ce sujet brûlant : jusqu’à présent les positions d’Emmanuel Macron ne semblaient pas en faveur de l’agriculture mais de la modernisation des élevages. Malheureusement les budgets ne sont pas extensibles : la FNAB réclame une nouvelle répartition des aides et donc une augmentation du volet destiné à l’agriculture biologique. Selon Jean-François Vincent, président de « Bio Centre », l’absence de versement des subventions serait une véritable « catastrophe industrielle ».
La prise de conscience globale et nationale sur les bienfaits – et la nécessité – de passer à une agriculture majoritairement biologique ne peut se faire sans un accompagnement du gouvernement. La récente nomination de Nicolas Hulot au ministère de la Transition énergétique et solidaire, fervent défenseur de l’agriculture biologique, laisse présager d’un futur meilleur pour l’agriculture biologique en France.

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