La surexploitation des ressources ravage les forêts tropicales indonésiennes et détruit l’habitat de nombreuses espèces. Parmi elles, les grands singes sont particulièrement touchés, à tel point que 25 ourang-outans disparaissent chaque jour à cause de la déforestation.
Plus grand archipel au monde, l’Indonésie est aussi le pays qui recense le plus d’espèces menacées ou en danger dont certaines sont emblématiques comme les tigres de Sumatra, les rhinocéros, les éléphants pygmées de Bornéo et les orangs-outans. En cause ? La destruction de l’habitat de ces espèces qui s’aggrave d’année en année. Greenpeace nous apprend ainsi que la population d’orangs-outans de Bornéo a diminué de moitié depuis 1999, avec une perte de 100 000 individus au cours des 16 dernières années. Aujourd’hui, la situation en est arrivée à un point tel que ce sont 25 orang-outans qui sont tués chaque jour par la déforestation en Indonésie !
Diffusée par Greenpeace à la fin de l’été, cette vidéo veut rappeler le sort funeste qui attend les ourangs-outans qui vivent uniquement sur les îles de Sumatra et Bornéo si leur habitat venait à être entièrement détruit. Alors que les ravages de la déforestation sont connus depuis longtemps, et que les industriels de l’agro-alimentaire prétendent s’engager à réduire la déforestation, celle-ci s’aggrave d’année en année.
Le développement des terres agricoles en zone tropicale est la première cause directe de la déforestation. En Indonésie, la demande pour du bois, de la pâte à papier mais surtout de l’huile de palme poussent les entreprises locales à brûler les forêts tropicales pour leurs cultures. Selon le ministère indonésien des forêts, plus de 25% de la déforestation indonésienne était due à l’exploitation de l’huile de palme entre 2009 et 2011. En l’espace d’une décennie, 7 millions d’hectares de forêt ont été détruits à Bornéo et à Sumatra.

Si les industries de l’agro-alimentaire et des cosmétiques sont dans le viseur de nombreuses ONG, ces industries ne sont pas les seules à fermer les yeux sur la pratique de leurs fournisseurs indonésiens. L’huile de palme est en effet de plus en plus utilisée dans les moteurs de nos voitures. Dans l’Union Européenne, les agro-carburants représentent près de la moitié des importations d’huile de palme. Cet état de fait est dû à une loi de 2009 obligeant d’incorporer des agrocarburants dans l’essence et le diesel.En France, 75 % de l’huile de palme que nous consommons l’est sous forme de carburant !
Face à la menace sur la biodiversité que représentent les agro-carburants, le Parlement Européen a lancé un « rapport d’initiatives » dont l’une des mesures phares est « l’élimination d’ici 2020 des huiles végétales tropicales donc l’huile de palme dans les biocarburants ». Le gouvernement français a fait savoir qu’il y s’opposait, et a donné son accord à Total pour augmenter ses importations d’huile de palme pour en importer 550 000 tonnes chaque année. Devant le peu de mesures concrètes du gouvernement et des entreprises, ONG et citoyens s’unissent pour se faire entendre, et gardent un œil critique sur nos modes d’alimentation et de déplacements.
Alors que les femelles orangs-outans ne mettent bas que tous les huit ans, l’Union internationale pour la conservation de la nature projette que d’ici 2025, leurs populations auront décliné de 82 % en 75 ans. Pour ce grand singe, c’est seulement trois générations. Les orangs-outans survivront-ils à la démesure de l’homme ?