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« I Am » : Des portraits de 3 minutes sur des héros de notre temps…

Des parcours atypiques pour des messages positifs. À l’occasion du 6ème épisode de sa série de mini documentaires, nous sommes partis à la rencontre du réalisateur Axel Santoni. Dans sa dernière vidéo, nous découvrons Hayette, une jeune handicapée atteinte de myopathie mais dont le courage et la volonté de vie dépassent tout. À travers ses […]

Des parcours atypiques pour des messages positifs. À l’occasion du 6ème épisode de sa série de mini documentaires, nous sommes partis à la rencontre du réalisateur Axel Santoni. Dans sa dernière vidéo, nous découvrons Hayette, une jeune handicapée atteinte de myopathie mais dont le courage et la volonté de vie dépassent tout. À travers ses vidéos, le parisien de 25 ans dévoile des problèmes de société, dans une ambiance particulière, comme un arrêt dans le temps.

Quand as-tu créé « I AM » ? Dans quel but ?

J’ai créé « I AM » il y a un peu plus de 6 mois. Je voulais trouver un moyen de traiter des sujets de société parfois difficiles avec des messages positifs. Le tout dans un format différent et accessible. Le but, c’est qu’à travers le témoignage de quelqu’un avec une expérience de vie hors-normes, on ait une meilleure compréhension d’un sujet de société. Le tout en moins de 3 minutes. C’est également un moyen pour moi de mettre à profit ce que j’ai appris en rédaction pour un projet qui me ressemble.

Pourquoi ce format court ?

La finalité, c’est l’accessibilité. À l’heure du tout numérique, on cherche du contenu facile à regarder et une parole plus directe. À la question “t’as 3 minutes ?”, on répond rarement « non ». J’essaie de transmettre la parole des témoins sans trahir le propos, c’est un vrai défi dans un format si court, mais c’est un challenge intéressant.

On ressent un souffle d’espoir dans tes documentaires, tes personnages sont-ils toujours des sortes de « repentis » de la vie ?

Exactement ! Ce sont des résilients qui ont avancé malgré les difficultés. Que ce soit Elina qui s’est sortie de la rue, Jéremy qui, suite à l’annonce de son VIH, est devenu militant ou Hayette qui a dépassé son handicap en devenant médaillée d’or… Je me reconnais dans chacun de ces “personnages”. Ce sont des « Monsieur et Madame tout le monde » qui ont dépassé la fatalité et l’ont transformée en quelque chose de positif, pas seulement pour eux, mais aussi pour les autres. Il y a une notion de sacrifice et une envie de vivre incomparable chez ces écorchés vifs.

Tu avoues te reconnaitre dans tes personnages. Es-tu toi aussi un « écorché vif » ?

Je ne suis pas du genre à ressasser le passé même s’il me rattrape parfois, notamment à travers “I AM” et ses personnages. Avec le recul, je réalise que j’ai traversé des épreuves difficiles assez tôt. Beaucoup de gens me demandent si je vais un jour me confier à mon tour dans une vidéo du projet. Même si j’ai du mal à en parler et qu’il est douloureux de se replonger dans des moments difficiles, je me dis que ça serait cohérent avec le reste de la série. Je livrerai une partie de mon histoire dans la 12eme et dernière vidéo du projet “I AM” (juin 2018).

Comment réalises-tu tes vidéos ? Quelles sont les étapes ?

J’ai tout d’abord un sujet en tête, c’est souvent lié à ce que j’ai vu ou vécu. Ensuite, j’enquête afin de trouver la personne qui avec ses mots parvient à me provoquer une émotion particulière. C’est un échange assez intuitif plus qu’une interview, de leur côté comme du mien. J’enregistre les entretiens lors de la première rencontre, ça donne un aspect plus naturel à la chose. Et pour finir, j’entame les étapes plus techniques que sont le montage, la création musicale etc…

Combien de temps prends-tu pour réaliser une vidéo ?

De l’enquêt, à la mise en ligne en passant par le montage de la vidéo, il me faut environ 2 semaines.

Comment choisis-tu ta musique ?

Au départ, je la composais moi-même, mais pour le 6eme épisode, j’ai fait appel à Guglielmo Dalvit, un créateur italien bourré de talent. C’est la première fois que je fais appel à quelqu’un d’autre pour le projet. La musique doit accompagner le témoignage sans l’altérer. Guglielmo a compris ça et je crois qu’il a donné une autre dimension au témoignage original.

Ce choix des musiques n’est pas anodin non plus, on ressent une sorte de flottement, comme un arrêt dans le temps, est-ce l’effet recherché ?

Ce sont des sonorités plutôt organiques, assez simples dans la forme. Quand on traite un sujet émouvant, on peut avoir tendance à vouloir trop en faire. Ici, le message final est toujours positif. Il faut garder un thème assez neutre qui ne soit pas plat. C’est complexe mais quand c’est bien fait, c’est magique.

A terme, que souhaites tu mettre en place ? Du point de vue professionnel comme personnel ?

A terme, je souhaiterais multiplier les projets comme « I AM », j’ai déjà pas mal d’idées, je suis en train de préparer la suite. Je vais essayer d’aller là où on m’attends moins, continuer à prendre des risques et surtout prendre toujours autant de plaisir à réaliser du contenu pour le web comme pour la tv.

Qui es-tu dans la vie ? Plutôt sentimental, torturé, créatif, empathique ?

Je crois que je suis quelqu’un d’assez réservé, j’ai pas mal de cicatrices que j’apprends à guérir notamment à travers « I AM », le titre du projet n’est pas anodin d’ailleurs. Cette mini-série, c’est un exutoire pour moi, une manière de me rapprocher des autres et d’exprimer ce que j’ai du mal à faire avec mes propres mots. Dans le 12e et dernier épisode, ce sera à mon tour de me raconter, une façon de rendre la pareille. Même si c’est douloureux, je crois que ce sera une bonne façon de boucler la boucle.

A quel point ton passé a-t-il influé sur ton présent ?

On apprend beaucoup de choses dans la douleur. Si je n’avais pas traversé cet événement si particulier il y a 5 ans, je n’aurais sûrement pas eu le courage de quitter des études qui me garantissaient un avenir confortable pour me lancer dans ma passion, je n’aurais pas eu la force de quitter mon sud natal pour me lancer dans cette nouvelle aventure à Paris. Aujourd’hui, j’ai 25 ans et j’ai l’impression de construire, contrairement à ma jeunesse ou j’étais clairement dans de l’autodestruction. J’ai un meilleur rapport aux autres et surtout un meilleur rapport avec moi-même.

Quelle est ta place dans notre société ?

J’essaye humblement de faire bouger les choses à mon niveau, d’informer et de faire le bien autour de moi, autant que je le peux.

Lorsque l’on te connait, on sait à quel point tu débordes d’énergie et d’idées. D’où te vient cette explosion de vie ?

Je suis d’une génération à laquelle on a répété que tout était compliqué, infaisable ou impossible. C’est faux. La vérité, c’est que beaucoup de gens sont paralysés par la peur et le confort. Ceux qui vous accuseront d’en faire trop, sont souvent les mêmes qui ne font pas assez. Je fuis la négativité, je suis mon instinct et j’essaie de faire, sans trop me poser de questions. En gardant en tête qu’il n’y a pas de place à prendre mais une place à se faire.

En tant que réalisateur de ces documentaires, comment te places-tu ? Plutôt journaliste, artiste, libérateur de la parole…?

Je suis officiellement Journaliste mais pour moi, c’est une carte supplémentaire qui me permet de créer du contenu avec je l’espère un peu de fond. Je me vois plutôt comme un réalisateur un peu hybride qui jongle entre la création et l’information.

Si tu avais un message à faire passer à ceux qui regardent tes documentaires, quel serait-il ?

Ils sont de plus en plus nombreux, j’aimerais déjà les remercier. C’est un projet qui me ressemble dans le fond comme dans la forme. La bienveillance des gens qui me soutiennent au quotidien, que ce soit sur internet ou dans la vraie vie, me pousse à aller au bout de ma démarche. Le message que j’essaie de transmettre à travers mes vidéos est simple, si vous avez une idée en tête, prenez le risque et concrétisez-la !

A combien de likes / vues es-tu ?

Le 6ème épisode vient de sortir et nous avons déjà atteint 1 million de vues sur l’ensemble du projet. J’ai encore du mal à réaliser, mais je suis ravi que cela touche autant les gens.

Vous pouvez retrouver les réalisations d’Axel Santoni sur sa page Facebook 

Propos recueillis par Paul Thorineau

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Paul Thorineau

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