Contre la déforestation provoquée par l’exploitation intensive de l’huile de palme, 10 000 Indonésiens se sont réunis pour protester au moyen de leur corps.
Dans une vidéo publiée par Radio Canada Information, on peut voir des hommes en costumes colorés, la tête ceinte d’un bandeau duquel dépassent quelques feuilles. Ils dansent et chantent en rythme, assis par terre. Ils montrent ici avec brio un exemple de protestation par le corps.
La Saman, patrimoine mondial immatériel de l’Unesco
Cet été, dans la province d’Aceh, sur l’île de Sumatra en Indonésie, plus de 10 000 hommes se sont rassemblés afin d’exécuter la danse des mille mains, ou Saman. Par leur nombre, ils ont dépassé le record national. Cette danse traditionnelle s’interprète à genoux et s’accompagne d’un chant versifié dans la langue gayo. Les vers sont des conseils, de nature religieuse, humoristique ou romantique et ce type de danse est souvent exécuté les jours de fête nationale et religieuse. La Saman contribue au ciment social dans les villages. En 2011, elle a été inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco. Mais pourquoi danser ?
Protester contre la déforestation
La danse des mille mains est ici un symbole de protestation contre la déforestation massive en Indonésie, et en particulier pour la protection du Gunung Leuser, un parc national de l’île de Sumatra. Selon un article du magazine Géo, chaque minute en Indonésie, on déboise une surface équivalente à six terrains de football ! Les conséquences sont dévastatrices pour la faune et la flore locales.

Troisième forêt tropicale du monde en termes de superficie, la forêt indonésienne est aussi menacée par les incendies qui, en 2015, ont ravagé plus de 2 millions d’hectares boisés. Est accusée une technique agricole : l’agriculture sur brûlis, qui cette fois-ci a eu des conséquences absolument désastreuses. Seulement, outre les incendies, une grande coupable se profile dans nos esprits à tous, c’est l’huile de palme.
L’huile de palme, responsable de la déforestation indonésienne
Environ 85% de l’huile de palme est originaire des plantations d’Indonésie et de Malaisie. La Table ronde pour une huile de palme durable estime qu’entre 1990 et 2010, 8,7 millions d’hectares de forêt ont disparu à cause de sa culture. On déboise, souvent en brûlant, pour replanter des palmiers à huile, au détriment des 70 000 derniers orang-outang, dont on détruit petit à petit le milieu naturel.


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